Un invité mystère. [ Louna , Nance ]

« - Je suis ton ami et je ferais ce que je peux pour t’aider, tu peux prétendre que c’est de la chevalerie mais un ami est foutrement important pour moi. Pense à quelque chose d’heureux. Ton superbe cours de philo qu’on a passé. C’était génial non ? Les silences, tout sa… »

De quoi il parlait ce stupide petit ? Il prétendait qu'il était son ami alors qu'Aoi n'en avait jamais eu. Tout n'était qu'illusion et cela il n'avait pas comprit. Il devait avoir une bonne estime de lui-même pour oser dire cela à la jeune femme qui méprisait chaque être de cette planète. Ils n'étaient riens. Louna, Nance, Kirua, Kiryu, ils n'avaient aucune importance pour Aoi. Ils n'étaient que des pions, de simple mouchoir. Après utilité, Aoi les jetterait surement à la poubelle comme une personne qui avait fait partie de son passé. Aoi continuait à ne pas bouger, à vrai dire, elle ne pouvait plus bouger. Essayant de se concentrer sur les paroles du petit pour remonter à la surface, celles-ci provoquaient le sens contraire. Il disait qu'il essayerai de faire ce qu'il pouvait pour l'aider et cela fit rire la jeune femme qui savait pertinemment qu'il ne pourrait rien faire. Les ténèbres continuaient à s'emparer de son corps, sa vision se troublait de plus en plus, elle commençait à avoir du mal à réfléchir et le petit en rajoutait une couche. Cela devenait de plus en plus dangereux.

Le petit avait évoqué le cours de philosophie. Ce cours résumait l'ennui même que n'importe quel être humain pouvait ressentir. Les personnes présentes était latente, le professeur était certes intelligent, mais ne donnais pas envie de travailler et surtout le terroriste des échecs était présent sur place. Le seul bon souvenir qu'Aoi pouvait avoir de ce cours était d'avoir regardé les feuilles tombées pendant une décennie. Pourtant, celui-ci ne fit pas apparition dans sa tête. L’image restait bloquée sur le terroriste aux échecs. Aoi tourna doucement la tête et vit en gros plan le visage glabre de Nance. Les yeux d’Aoi n’évoquaient aucune sensation, une sorte de trou noir intérieur. Prenant en réserve ses dernières forces, elle lui murmura d’un ton qui ne disait rien qui vaille.

« Tu ferais mieux de t'écarter et d'emporter la petite avec toi. Il est trop tard. »

Pourtant, Nance n'avait pas l'air d'avoir compris, car aussitôt que la phrase eu finit d'être épelé, il se mit à hurler à Louna de ne pas les approcher. Il voulait donc essayer de s'en sortir seul ? Aoi ne savait pas, mais agir de cette façon était en désaccord avec l'instinct de survie de quiconque. Il devenait de plus en plus entreprenant et ne savait surement pas que cette erreur pouvait lui couter la vie. Elle sentit soudainement son corps se soulever. Inapte à analyser la situation, elle resta spectateur d'un spectacle qui pouvait à tout moment se transformer en drame. Elle essayait de rester le maximum consciente, mais cela était peine perdue. Quand le minimoy cracha ses boyaux pour faire en sorte que la porte disparaisse, Aoi revint quelques secondes parmi eux. S'apercevant qu'il l'avait prise par le bras, elle parla d'une voix très faible.

« Fuis »

Perdant complètement connaissance, le combat pour la liberté reprenait son rythme ancestral. Aoi apparaissait soudainement dans un champ. Celui-ci était désert. La pénombre était parti prenante du paysage. Un épais brouillard fit alors son apparition. Aoi continuait de marcher tout droit en essayant de retrouver enfin la lumière, mais elle savait pertinemment qu'elle pourrait être confrontée à sa propre soeur ou à l'autre. Aoi ne savait ce que le sort lui réservait. Continuant à marcher sans destination précise, la substance qui faisait mine de sol devint soudainement gluante et visqueuse. La sensation de cette matière lui fit froid au dos.

Pendant ce moment, le corps d'Aoi agissait tout seul. Ses yeux étaient emplis de haine et ses mains faisaient des mouvements de rotation continue. Cette nuit là, il ne pleuvait pas et pourtant une fine couche d'eau faisait apparition au milieu de ses mains. L'air était pillé de ses molécules d'eau qui produisait par la suite cette fine sphère commençant à grandir dangereusement. La respiration se fit donc difficile. On avait l'impression d'être dans un sonnât sans la chaleur et surtout avec une atmosphère encore plus dénué d'humidité.

La pauvre Nance se mit à parler à Aoi. Celle-ci ne fit pas attention à ce misérable insecte et commença à se relever. Regardant le microbe gisant à ses pieds, elle rigola et fracassa la sphère qui s'était formé dans la pomme de sa main sur le mur. Soudain, l'équivalent d'une vague s'abattit dans le couloir. Un torrent glacial recouvrit les pieds de la jeune femme qui se mit soudainement à rigoler. Le froid mordait les membres tels des chiens enragés et la jeune femme rigolait à plein poumons. Soudain un bruit interpella son ovation. Un simple PLOC avait retentit. Intrigué, Aoi regarda de nouveau en direction du virus quand elle vit à sons plus grand plaisir une couleur rouge se répandre dans le liquide glacial qui ornait le couloir. Se mettant en position accroupi, elle fit simplement rétracter son doigt et la goutte de sang sorti du liquide comme en apesanteur. Rapprochant celle-ci de son visage, elle se mit à sourire de la même façon que l'on le fait quand on sourit à une personne dont on est amoureux. Le spectacle était horrifiant.

Soudainement le jeune homme ce mit à crier. Cela surpris la jeune femme qui fit un sursaut. Voyant que le sang c'était de nouveau dissous avec le liquide, elle se mit à crier violemment. Levant les bras subitement, tout le liquide se regroupa en dessous de Nance, ce qui le fit se relever. Puis c'était le face à face. L'eau recouvrait presque entièrement le corps de Nance. Seulement les yeux de celui-ci n'étaient pas recouverts. Le regardant avec un sourire narquois, elle s'exprima :

« Je ne sais pas qui tu penses avoir tué, mais le mort ici ... c'est toi »

La véritable Aoi continuait son chemin sans s'arrêter. La substance visqueuse s'agrémentait de mouvement de telle façon que l'on ne voulait pas savoir sur quoi l'on mettait les pieds. Arrivant enfin dans une zone où le brouillard était dissipé, elle regarda avec courage le sol. Une multitude d'insecte grouillaient sous ses pieds. Des araignées montaient sur ses jambes tendit que les asticots se battaient pour atteindre la partie inférieure des ongles de pied. Restant calme, elle leva la tête et vit en gros plans un crâne fissuré avec deux blattes s'amusant à entrer et sortir des yeux. Regardant au-dessus d'elle, elle vit un cocon gigantesque, de la taille humaine qui descendait petit à petit. Reculant avec une dose d'appréhension, elle put enfin distinguer le cocon en face d'elle. Un visage bleu ne montrant que l'expression d'une peur incontrôlable lui faisait face. La mâchoire était fracassée, broyer et les yeux rongé par les larves de mouches qui avaient dû pondre avant qu'il ait pu être embaumé. Soudain un sifflement sourd retentit dans la pénombre. Reprenant son chemin, Aoi ne savait pas sur quelle surprise elle allait encore pouvoir tomber.

Un bruit de pas retentit à une petite distance d'Aoi qui était en train de regarder mourir lentement sa proie. Tournant la tête, elle vit une petite frimousse rosâtre apparaître. Retirant l'emprise qu'elle avait sur Nance, elle concentra toute son énergie pour envoyer la totalité du liquide en direction de la petite. Celle-ci fut projetée à l'autre bout du toit et avait surement dû se cogné contre la barrière compte tenu de la puissance qu'elle avait mit dans son geste. Marchant lentement, comme-ci elle entrait enfin dans l'arène, elle marqua une petite pose et se retourna en direction du petit qui convulsait sur le sol.

« Le prochain ce sera toi »

Arrivant au niveau de la porte, Aoi s'aperçut qu'il était en train de pleuvoir à verse. Elle souriait. La vue était imprenable. La petite était par terre sous une pluie battante, le petit était au sol complètement exténué, Aoi était toute puissante. Avant de rejoindre le torrent qui se déversait à chaque secondes sur le toit, elle fit un dernier coup de tête en direction de Nance et s'exclama :

« Tu as de la chance qu'il pleut, j'aurais aimé déshydrater ton corps, mais ne t'inquiète pas, car je serais de retour dans peu de temps . »

Le petit bougea au moment des dernières paroles d'Aoi. Quand le « mais » retentit il fit un mouvement comme s'il reprenait connaissance. Il n'avait surement donc pas entendu le début de sa phrase. Il ne devait donc pas s'attendre à ce qui devait arriver.

La situation était totalement inexplicable. Nance connaissait le terme schizophrène comme étant une personne ayant deux mentalités.
Aoi avait complètement changé. Il avait cru entendre un rire et pensait que c’était son imagination, mais c’était bien réel. Au bord de l’inconscience, il sentit une présence accroupi à coté de lui. Cette présence lui rappela celui qu’il détestait et il hurla presque à s’en déchirer la voix. Le mouvement était de plus en plus flou. L’inconscience commençait à le gagner, malgré sa lutte, en vain. Il allait s’évanouir et surement se noyer, car Nance sentait que l’air qui était sec, était humide et froid. Mais au lieu de s’écrouler, il se sentit léger et même debout. Etait-il déjà mort ? Non car il entrouvrit les yeux et vit une Aoi avec un sourire aux lèvres. Elle semblait dire quelque chose mais il ne l’entendit pas. Puis, Nance finit par sombrer dans l’inconscience. Mais à peine son corps toucha le sol et l’eau, brulante tellement elle était gelée qu’elle le ramena sur Terre. Il était totalement crevé à cause de l’utilisation de son pouvoir. Ce pouvoir avait beau être utilisable, il consommait beaucoup trop d’énergie.
Nance tenta de se relever mais en vain, ses muscles étant assez irrités par l’effort qu’il a du fournir pour le pouvoir. Se retournant, il vit l’Aoi debout, face à ce qui semblait être Louna, mais elles étaient loin. Il avait du mal à voir. C’était flou, son crâne chauffait, et il avait mal partout. Posant sa main sur le mur pour se relever tant bien que mal, il réussit tout de même et se leva enfin entièrement. Il tremblait tellement il était faible, ça le dégoutait ; son corps était fatigué à cause de cet entraînement éreintant et de ses efforts. Il la voyait. Elle était debout devant la fille aux cheveux roses comme si c’était un morceau de la barrière abimée. Peut-être qu’elle a été projeté mais vu qu’elle était loin, la force devait être prodigieuse. Aoi était-elle capable de ça ? Nance doutait que ce soit la vrai Aoi, le fait qu’elle soit si terrifiée de son pouvoir peut vouloir dire que cette Dark-Aoi est son pouvoir contrôlant l’eau. Marchant avec peine, il arriva à la porte et tomba à quatre pattes, exténué. Il maudissait ce corps incapable, il devait aller voir ce qui se passait.

« - Aoi ? Ou toi la, je pourrais savoir ce que tu nous veux ? Et qui es tu ? »

Nance pensait que c’était la seule chose plausible à demander. Car plus il réfléchissait, plus il était convaincu que ce n’était pas Aoi, surtout en entendant ce rire quand il était dans le couloir. Cela lui redonna un peu de force et il se remit debout avant d’avancer, chancelant, à petits pas. Il arriva devant Aoi enfin et la regarda dans les yeux.

« - Même si je la connais depuis si peu de temps, je me suis permis de dire qu’Aoi était mon amie, peut-être qu’elle ne m’aime pas, je m’en fou, au moins, je le sais, alors ne va pas t’amuser à t’interposer entre elle et moi. »

Puis, Nance jeta un coup d’œil à Louna. Elle était sur le sol et il semblera qu’elle se soit fracassé contre la barrière, vu l’impact qu’il y a. Il se demandait comment elle pouvait encore respirer après avoir eu le privilège de voler comme le concorde. Au moins ou il la regarda, Louna ouvrit les yeux.

« - Bien dormi ? » lança Nance, voulant détendre l’atmosphère et lui fit un sourire montrant que tout allait bien, malgré sa chemise entrouverte et déchirée, son nez qui saignait et sa tête où il se la tenait avec la main.

Puis se fut le noir total. Même Nance ne savait pas ce qu’il s’était passé. Soit il s’était tout simplement évanoui de fatigue, soit Dark-Aoi n’était pas d’accord avec lui, mais en tout cas, il était certain qu’il allait faire un bon somme.

Louna attendait sous la pluie battante, car Nance lui avait ordonné de ne pas bouger. Cependant, la pluie était glaciale et la petite n’en pouvait plus. Elle partit vers la cage d’escalier, quand soudain une masse d’eau énorme vint à sa rencontre et la projeta violemment à l’autre bout du toit contre la rambarde. Louna était inerte, assise sur le sol dos à la barrière. Au moment où Nance s’approcha de la jeune fille, celle-ci se réveilla. Elle était dans un état pitoyable, on pouvait apercevoir un début d’hématome sur son visage et du sang commença à couler sur son visage.

« - Bien dormi ? » lança le jeune homme.

Spoiler:

-On ne peut mieux … Aillle, on dirait que je saigne et j’ai mal à la tête… et à mon dos. Je n’arrive pas à me relever, qu’est-ce qui s’est passé ?

Louna vit Nance tombait dans les vapes à côté d’elle, mais la jeune fille n’avait pas la force de bouger. Elle regarda aux alentours, quand elle vit Aoi au niveau des escaliers. La fillette voulue l’appeler pour que celle-ci vienne les aider, quand une voix retentit dans son esprit.

A… (NON !!!!!!!!!!!!!! ARRÊTE NE FAIT PAS CA !!!)

-Que … qui êtes-vous ?

(Je suis l’esprit animal qui habite ton corps… Je suis l’esprit du félin qui te permet de te transformer en chat. Ne parle pas… pense je t’entendrais).

(Alors tu es cette saleté qui à voulu tuer Cécile grrrrr, je te hais !!!)

(Je sais que j’ai fais certaine chose que tu ne me pardonneras pas, mais tu dois avoir confiance en moi, je n’agis et je n’apparais qu’en cas de danger pour toi, car si tu meurs… je meurs. Tu étais terrifiée et je suis apparu pour te défendre, je n’ai rien à me reprocher. Mais ce n’est pas ce qui m’amène ici. Je suis un félin et je possède un sixième sens. La personne que tu vois là-bas et dangereuse et c’est de sa faute si tu te retrouves dans cet état).

(Non !! tu me…)

(TAIS-TOI !!! Tu veux notre mort c’est ça ? …)

…

(C’est bien ce que je pensais, alors écoute-moi bien tu es tellement épuisé que tu ne pourras pas te défendre et les blessures causées par cette vague d’eau t’empêche de faire quoique ce soit. De plus ton esprit est fatigué, alors tu vas devoir me laisser agir…)

(Et que pourras-tu faire ??? Tu es un chat tu détestes l’eau et tu es trop frêle et petit pour me défendre …)

(C’est ce que tu penses, hahahahaha tu n’as pas remarqué ? Je suis un félin et on communique ensemble sans aucun mal… Je suis capable de plus de choses que tu ne le penses, mais dans l’état où tu es je serais restreint).

(D’accord …, mais à une condition comme je vais assister à la scène prisonnière de mon corps si je te demande d’arrêter tu t’arrêteras, de plus tu devras protéger Nance de cette personne).

(Grrrr je ne peux pas tout faire je te signale que ton corps est dans un sale état !! et la transformation que je compte faire risque de te faire souffrir énormément, alors si je dois en plus le défendre tu risques d’avoir des blessures irréversibles !).

(Je sais bien… mais je tiens énormément à Nance et je le protégerai au péril de ma vie s’il le faut, c’est à prendre ou à laisser….)

(Je vois que ta décision est prise, alors j’accepte tes conditions… accroche toi bien et excuse-moi).


Louna où plutôt son corps se mit à quatre pattes… Un cri de douleur retentit.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!

Son corps se mit à grossir, ses vêtements se déchirèrent et une immense fourrure blanche recouvrit son corps. Le félin avait métamorphosé le corps de Louna en tigresse de la taille d’une panthère adulte. Ce corps était blanc avec des yeux, des oreilles, un nez et une queue rose. Un filet rouge coulait de sa gueule, tandis que cet animal se mit devant Nance fixant la femme qui les regardait avec le sourire aux lèvres.

(Tu vois ce que je te disais !! Ton amie si c’était bien elle viendrait vous aider avec cette allure et avec le sourire aux lèvres !!? Bien sûr que non. A en croire son expression, elle ne risque pas de s’arrêtait d’elle – même, enfin j’espère me tromper, car sinon nous sommes mort …)

(Que dis-tu… Tu m’as promis de nous protéger..).

(Je sais ce que j’ai dis et je le ferais, maintenant tait-toi et regarde tu es encore plus affaiblis maintenant que j’ai réveillé ma véritable force. Tu as dû remarquer que ta voix devenait de plus en plus faible… cela veut dire que si tu continues comme ça, tu risques d’être plongée dans un profond coma, alors dorénavant regarde et repose toi).

(Merci Kitty…)

(Hum le nom de ta peluche préféré, soite je te protégerais Louna).

Le félin prit la parole et il s’exprima de façon claire et précise.

Je ne sais pas qui tu es, mais tu n’es pas la personne avec qui Loulou à parler il y a quelques minutes. Je ressens un danger en ta présence et je suis certain que tu lui veux du mal, mais je ne te laisserais pas faire. Je te donne un ultimatum… Arrête-toi maintenant où je serais obligé de t’attaquer.

La pluie commençait à tomber de moins en moins vite au fur et à mesure que le temps passait, mais elle restait cependant conséquente.

Je sais que je suis en position de faiblesse à cause de mon état physique et que visiblement tu maîtrises l’eau… et si c’est le cas je suis mal parti, mais une promesse et une promesse. Fait demi-tour où je passerais à l’attaque.

Kitty fixa de nouveau Aoi et il commença à montrer ses crocs.

Aoi s'amusait de plus en plus. La vue du sang la réjouissait et elle ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Continuant l'ascension des dernières marches qui la séparaient de l'air frais, elle fit une dernière remarque au petit et continua sa route. S'arrêtant un moment, elle savoura le vent violent qui venait de s'abattre sur elle avec une certaine dose de nostalgie puis, son regard se posa sur la mini crotte rose qui s'était fracassé contre la barrière de sécurité. Un sourire démoniaque se découvrit, pendant que les sons sourds des pas de la jeune femme retentissaient sur la fine couche de fluide. Arrivé à mi-chemin, un murmure tout ce qui a de plus abjecte parvint aux oreilles d'Aoi

La véritable Aoi continuait son chemin quand une soudaine douleur aux dents se fit ressentir. S'arrêtant sur place, elle toucha de ses doigts délicats la molaire qui la faisait souffrir. Quand elle s'aperçut que celle-ci bougeait, elle referma la bouche par réflexe comme pour la garder de force. Recommençant a marché, un léger fluide se dispersait sur le palais de la jeune femme. Le liquide était chaud et goûteux et pourtant cela n'était pas bon présage. Avec dégout, Aoi cracha sa salive pour voir de quoi il s'agissait. Une épaisse tache rouge frappa le sol et avec elle une dent. Comprenant ce qui allait se passé, Aoi se mit à courir le plus vite possible pour s'échapper de cet enfer mais, plus elle continuait à avancer et plus l'épais fluide refaisait son apparition. Résigné à cracher le sang qui commençait à remplir sa bouche, elle vit qu'une autre dent était tombée. Plus son pas de course était rapide et plus les excroissances osseuses de sa bouche prenaient la fuite. Quand la huitième dent tomba, Aoi s'arrêta épuisé. Toutes ses dents de l'arrière étaient tombées et pourtant elle ne ressentait pas de douleur. Son souffle commença à prendre de plus en plus d'ampleur et la jeune femme commença à tousser. Elle sentit des fibres se rependre dans sa bouche et plus la jeune femme toussait, plus celles-ci devenaient ample. Comme pour l'étouffer, Aoi ne ressentait plus la présence d'air dans ses poumons et voulu extraire ce qui l'empêchait de respirer. Quand elle mit la main pour attraper ce qui l'empêchait de respirer, une fois qu'elle eu touché la substance fibreuse, elle tira le plus vite possible pour l'extirper. La sensation était exécrable. Aoi avait l'impression de vomir sans pouvoir reprendre son souffle et quand elle vit que ce qu'elle retirait était une épaisse masse de cheveux, elle en était encore plus dégoûtée. Continuant a tiré de toutes ses forces, un épais morceau dur prenait place dans la bouche de la jeune femme. Celui-ci ne passait pas et si Aoi ne pouvait pas le retirer, elle allait mourir asphyxiée dans ce monde infâme. Tirant un coup sec, une violente douleur se fit ressentir. Reprenant enfin son souffle, elle regarda l'objet qui était coincé au fond de sa gorge. Un épais morceau de crâne flottait dans une marre de sang qui ne cessait de s'agrandir. Voyant que quelques insectes avaient fait leurs nids sur le bout de crânes, elle tourna la tête non sans douleur. La marre de sang la suivait et Aoi ne savait pas pourquoi. Approchant les mains à son visage, elle s’aperçut que ses joues étaient fendues. Elle s’était fait elle-même le sourire de l’ange.

Elle tourna la tête d’un air nonchalant, comme-ci cela commençais à l’embêter. Voyant que le vermisseau avait repris connaissance, elle lui offrit un sourire pouvant faire trembler un roc. Son regard était noir, son air hautain était déstabilisant, son sourire donnait des sueurs froides et ses cheveux couvraient son visage par intermittence. On aurait très bien pus comparé cette scène à une vision de film d’horreur, sauf que ce n’était pas un film. Le petit se dressait devant elle comme pour lui faire face et la situation s’était retourné contre lui. Elle était toute puissante, elle était dans son élément et jeune papi osait lui faire face. Aoi le fixait sans détacher du regard, puis un rire sourd s’échappa de sa bouche. La situation était réellement comique. Il ne pouvait plus rien faire et avait en face de lui un adversaire qui était de loin supérieur à lui et pourtant, il osait revenir et lui faire la morale. Aoi s’arrêta de rire comme pour signifier que l’apocalypse allait s’abattre sur le malheureux mais, au lieu de cela, elle se décida à lui parler.

« Tu n'aurais pas mieux fait de prendre la fuite avorton ? Tu ne sais pas qui je suis et tu oses te pointer ici comme-ci tu allais pouvoir changer quelque chose. Rend toi à l'évidence, tu es trop faible et les faibles n'ont pas leurs places sur cette planète. Je te laisse une dernière chance de t'échapper, car « elle » n'aurait pas voulu que je te face du mal. »

Se retournant en direction du cadavre à couleur rose, Aoi continuait sa marche docilement. Le temps n’existait plus, comme figé. La situation avançait alors que l’on avait l’impression que tout s’était arrêté pendant cet instant. Arrivant au milieu du toit, une odeur familière vint arrêter la jeune Aoi. Regardant sur sa gauche, elle jubila.

« Tu n’es pas si loin de moi Akai ! »

Un rire, tout ce qui a de plus affreux s'ensuivit. Elle était à quelques kilomètres, sa sœur chérie et adoré. Aoi regarda le ciel et ne vit rien d'autre que le noir profond. Il était tard et sa petite excroissance brulante était en mouvement. Commençant à se diriger dans la direction d'où provenait l'odeur, elle se fit barré la route par le minus aux cheveux blancs. Il se dévouait pour la stupide Aoi. Celle qui avait fait le serment de ne plus utiliser ses pouvoirs au-delà d'un certain seuil, celle qui devait déjà être morte à l'heure qu'il était mais, le petit avait l'air d'avoir fois en elle. Elle regarda le petit sans plus aucune considération envers celui-ci.

« Tu ne vois pas que tu me gènes ? Écarte-toi ! »

Mais la tête de piaf n'écoutait rien. Il avait choisi de l'ignorer pour s'adresser à la catin qui devait avoir repris connaissance. Aoi regarda la petite se parler à elle-même, comme-ci quelque chose vivait à l'intérieur de la gamine. La jeune femme regarda de nouveau devant elle, le petit s'était effondré comme une fiente de pigeon. Cela devenait agaçant mais, la voie était de nouveau libre. Enjambant le petit, elle continua à se diriger vers la barrière de sécurité inoccupée quand soudainement un cri strident retentit. Avec lassitude, la jeune femme se retourna et s'exclama.

« Quoi encore ! Vous commencez à me prendre la tête là ! »

La vision qu'elle vit ne la surprit même pas. Le machin s'était transformé en une sorte de panthère rose et cela n'avait rien d'extraordinaire. Puis, le félin se mit entre Nance et elle, comme pour le protéger. Cela devenait de plus en plus comique. L'un qui veut croire en une personne d'on il ne connait strictement rien et l'autre qui se dévoua pour le garçon qui au final s'en foutait d'elle. Une sorte de triangle amoureux. Quand la panthère se mit à parler, c'était le clou du spectacle. Aoi se mit à rire a chaude larme quand le félin la mit en garde contre une pseudo attaque. La jeune femme se roula par terre tellement elle rigolait. Puis soudain, elle se releva et regarda droit dans les yeux le chaton qui lui faisait face.

« La plaisanterie à assez durer tu ne trouve pas ? »

Commençant à se rapprocher de la panthère, elle regarda encore quelque seconde derrière elle et prononça.

« Akai, je vais venir dans pas longtemps. Attend moi sœurette. »

Enfin, la panthère commença son explication sur sa faiblesse etc. Aoi bailla pour lui prouver qu'elle avait beau dire quoi que ce soit il était déjà trop tard. Approchant de la panthère, elle arriva enfin juste devant elle. Le félin ne bougeait pas, comme paralysé. Se rapprochant des oreilles du félin, Aoi murmura.

« Tu n'as pas comprit qu'en te déplaçant tu t'étais toi-même enfermé dans cette cage ? Tu as encore des progrès à faire ma petite. »

La douleur devenait de plus en plus insupportable. Le visage de la jeune femme se déchirait en lambeau. Aoi voulu abandonner mais, une lumière se dressait devant elle. Puisant dans ses dernières ressources, elle se mit à ramper en direction de la clarté. Une main devant l'autre quand soudain une épine lui transperça le doigt et lui retourna l'ongle. Aoi savait à quoi s'attendre mais, c'était la première fois que la sortie était si difficile à rejoindre. Faisant abstraction de toute réflexion elle continua sur le chemin de sa propre mort. Une autre épine lui déchira le ventre et mit les boyaux de la jeune femme à l'air libre. Se retournant, Aoi regarda le ciel artificiel ; elle avait échoué. Une horde de corbeau vint la rejoindre et commença à se nourrir. La douleur n'était plus perceptible et quand elle vit un des oiseaux repartir avec un long morceau de chair, elle lui souhaita bon appétit. Un essaim de mouche se faisait entendre et bien que vivante, Aoi voyait les petites bestioles en train de pondre des œufs à l'intérieur de son corps. Les dernières inspirations arrivaient. C'était la fin.

Les pattes de la panthère étaient recouvertes d'eau empêchant tout mouvement. Le coup de celle-ci était comme fixé au sol. La panthère ne pouvait rien faire. Aoi regarda de nouveau en direction de la barrière de sécurité, puis tourna subitement la tête dans l'autre direction. Elle était toujours accroupie et son système cardiaque commençait à battre de plus en plus. Comme apeuré, elle murmura d'une voix tremblante mais audible par le félin et le gnome.

« Ryuuketsu, que viens-tu faire ici ? »

Soudain, la lumière aveuglante se rapprocha de la jeune femme. Elle qui s'était fait déchiqueter les jambes par un serpent, manger les intestins par des corbeaux, retourné les doigts par des épines, baignant dans une effluve de sang voyait que sa fin était proche. Une plume tombait doucement du ciel lui signifiant combien de temps il lui restait à vivre et pourtant la clarté se rapprochait de plus en plus d'elle. Puis plus rien. Elle sentait son corps courir et ne comprenait pas ce qui était en train de se passer.

Le substitut d’Aoi parti en courant dans la direction d’Akai mais, tomba subitement. Un silence s’installa pendant un moment avant que la jeune femme reprenne connaissance. Regardant derrière elle, elle vit se deux camarades a bout de souffle. Les étreintes présentes sur le félin disparaissaient soudainement, la pluie s’arrêta de tomber et le soleil commençait à se lever. Aoi se dirigea en rampant avec mal en direction de ses deux camarades. Voyant que la panthère avait plus l’air terrifié qu’autre chose, elle s’exclama à bout de force :

« Ne t’inquiète pas Louna, je ne te ferais pas de mal. Que c’est-il passé ? »

Nance avait repris ses esprits et les deux la regardaient comme-ci un fantôme était apparu devant eux. La tension redescendait en flèche pendant que le soleil faisait son apparition.

Nance se réveilla quelques minutes plus tard après être tomber dans l’inconscience. Il ne savait pas du tout ce qui c’était passé entre temps, mais la première vision qu’il eut était un peu … différente à ce qu’il s’attendait. Se redressant pour être accroupis, il vit Aoi était à terre devant Nance et dit quelque chose. Louna… était devenu une sorte de chat-panthère blanc et rose mais tremblait de la tête au pied. Drôle d’image qu’une panthère puisse avoir peur, ou alors c’est parce qu’elle avait froid. La douleur semblait moins gênante, plus dissolue. Cependant, Nance était tellement fatigué qu’il avait du mal à bouger. Surement du à cause de son pouvoir. Il regardait Louna parler à Aoi, mais ne comprit pas très bien, le sifflement dans ses oreilles étant gênant. Mais ce qui l’inquiétait le plus, était le fait qu’il avait pensé à lui. Pourquoi maintenant ? Peut-être qu’il arrivait à l’Institut Dellane et c’est pour cela qu’il y a pensé inconsciemment. Vu leurs points communs, c’était plausible, mais encore faudrait-il qu’il soit la.
Quand Louna finissait de parler, Nance dit maladroitement :

« -Drôle de chat. Sinon tout le monde va bien ? »

Puis se tournant vers Aoi,

« -D’accord, je ne veux pas savoir ton pouvoir si tu y tiens, mais dit moi s’il y a quelque chose que je pourrais faire si ça recommence ? »

C’est sûr, qu’avec une crise pareille, la pagaille était à son comble et les esprits assez désordonnés. Nance se rallongea, le simple effort d’être assis rallumait toutes les courbatures de son corps. Son pouvoir consommait vraiment trop d’énergie, il fallait qu’il sculpte son corps le plus rapidement possible.
Mais qu’est qu’était Aoi ? Il la revit, son sourire narquois, remplit d’une haine intense et d’un plaisir aussi, quand il la voyait ramasser sa goutte de sang. Nance ne savait rien du tout sur les pouvoirs, si on pouvait en avoir plusieurs ou pas et si c’était le cas, alors Aoi avait deux personnalités qui avaient le même pouvoir, sauf que l’une ne l’utilisait pas et l’autre, s’en servait avec une dextérité peu commune. Puis, il se voyait se relever et se diriger vers elle. En y repensant, il se demandait ou est ce qu’il a eu le courage de revenir deux fois devant elle, alors qu’il était faible et elle surpuissante. Elle se moquait totalement de ce que lui disait Nance et suggéra de mourir. Cela fit presque sourire Nance à cette idée qu’il a failli tester il y a dix minutes. Puis il savait qu’il avait du s’effondrer.

« - Ryuukestu… »

Nance sortit le nom tellement rapidement qu’il ne savait pas pourquoi il a dit sa...

« … Qui est ce ? »

Il parlait plus à lui-même qu’à quelqu’un. Se ré-accroupissant, le fait d’être sur le dos était douloureux, il se toucha la tête, comme pour réfléchir et sentit une bosse ainsi qu’un liquide chaud, dont il se doutait bien que c’était du sang. Mettant la main devant lui, il voyait que les deux doigts où il avait touché étaient recouverts de sangs et de cheveux. Cachant rapidement sa main, il l’essaya dans l’eau, dans son dos, pour que personne ne le voie. C’était mieux ainsi, il ne fallait pas les inquiéter alors qu’elles étaient déjà mortes de peur, surtout Louna.
Regardant autour de lui, il vit qu’ils étaient assez loin de la porte et tentant de se relever, il tomba à genoux, avant de se recoucher.

« -Bon, on fait quoi maintenant ? Aoi est redevenue elle-même, donc soit tu nous racontes ce qu’il s’est passé, soit on part se coucher, mais je doute que vous puissiez me lever. »

Nance s’imaginait se faire réveiller par un directeur barbu et en colère, tandis qu’il était endormi sur le toit, entouré de deux filles, dont l’une est à moitié dénudée. C’était la deuxième fois ou il pensait à quelque chose de ce genre la, il fallait qu’il arrête, ou un télépathe se foutrait de lui et Nance deviendrait l’Ewok Pervers.
Nance, étant allongé, ne put résister à l'appel de Morphée et quelques secondes plus tard, il s'endormit, presque brutalement.

Aoi rampait sur le sol humidifié par la pluie. La difficulté d'avancer augmentait de façon exponentielle. Ses membres étaient fébriles, sa tête tournait, le froid la transperçait telle des lames parcourant tout son corps. Elle entrevit la panthère rose essayant de parler et rendre le corps à l'intrus de service.

« Quelle soirée de merde » s'exprima Aoi qui n'en avait que faire de la réaction de la petite. Tout ce qu'elle voulait été de savoir ce qui s'était passé. Le fait qu'elle ait failli les tuer était déjà connu étant donné l'état des deux autres personnes présentes sur le toit. Continuant à approcher, elle entendit un murmure provenant de Nance. Elle n'étendait presque plus rien. Une sorte de Tam Tam frappait dans son tympan de plus en plus fort et cela n'arrangeait rien à la situation. Continuant son périple, ses yeux se fermaient petit à petit. Aoi ne voulant pas céder à Morphée continuait de se débattre contre la gravité pour approcher les minis pouces.

Nance avait l'air aussi exténué qu'elle. L'intrus était effrayé et Aoi était à bout de force. C'était une super soirée pour monter un groupe afin d'aller piller le bureau du directeur se disait Aoi tout en regardant, impuissante le garçon se coucher. Abandonnant sa résolution de les rejoindre, elle se mit face à face avec le ciel. Elle ne pouvait plus rien faire. Toute sa vie était un fiasco et maintenant elle avait failli donner la mort à deux personnes. Rien ne s'arrangeait. Plongé dans ses pensées, elle entendit la voix fébrile de Nance prononçant un mot qui lui fit un frisson.

« - Ryuukestu… »

Comment connaissait-il ce surnom ? Il n'avait pourtant pas fait partie des Nightmare, alors comment connaissait-il l'existence de Ryuuketsu ? Était-il un de ces amis ? Non, on ne pouvait pas être l'ami de Ryuuketsu. Comment pouvait-on être l'ami de quelqu'un qui ne pense qu'à tuer ? Aoi commençait à trembler. La peur mélanger au froid la tiraillant de toute part donnait l'impression de voir une des feuilles mortes qu'elle avait longtemps observées en cours de philosophie. Puis Nance en rajouta une couche :

« … Qui est ce ? »

Il ne savait donc pas qui il était. Aoi n'avait jamais connu le véritable prénom de Ryuuketsu, mais s'en fichait royalement. Elle lui avait fait quelque chose qui l'avait mis en rogne et maintenant le plus important était de rester en vie pour retrouver sa sœur. Sa sœur, elle qui était surement déjà morte par l'action de Thorn Master ou d'Apocalypse Feather. Ryuuketsu avait le pouvoir de faire naître la peur dans chaque personne qu'il regardait et il avait fait des deux autres ses sbires. Des larmes commençaient à se rajouté au tremblement compulsif d'Aoi. Sa sœur était surement déjà morte et elle était là : couché sur un toit en train de regarder l'étendue infini du ciel. Cela ne pouvait pas durer. Se levant avec difficulté, elle regarda les deux petits qui s'étaient endormis derrière elle. Souriant un petit peu, elle sortit de sa veste la rose bleue qui l'avait accompagné durant tout son périple. Approchant de Nance tout en titubant, elle lui fit un baisé sur la joue et lui glissa la rose bleue entre les mains. Puis tourna les talons et se dirigea en direction de la barrière de sécurité. Les pensées d'Aoi ne s'arrêtaient plus de tourner dans sa tête. La fin était proche

Le froid prononcé de la barre de sécurité lui donna un dernier semblant de lucidité. Se retournant de nouveau, elle regarda de nouveau les deux personnes docilement endormi. Tout était donc terminé. Ce retournant, elle monta sur la barrière et regarda une dernière fois l'étendue magnifique que lui offrait le ciel. Puis se jetât dans le vide et prononçant ses dernières paroles :

« Je m’appelle Lucy Tenshi Daraku »