Une arrivée peu commune. [Personnage féminin].

Louna vit une brochure sur un tas d'ordure et s'en saisit. Suite à cette lecture la jeune fille décida d'aller voir si cette brochure disait vrai. Ne voulant plus retourner chez elle, la jeune fille dut faire très attention à ses dépenses, parce qu’elle ne pouvait pas se permettre de gâcher son argent, car il lui fallait prendre le train pour aller à l'endroit décrit dans cet article.

Pendant sa marche en direction de la gare Louna, vêtu d'un ensemble noir et d'un ruban bleu lui recouvrant les oreilles, s'arrêta à la vue d'un chien. Cette vision la troubla et une boule se forma dans son estomac, tandis que son cœur se mit à battre de plus en plus fort. Elle commença à trembler quand elle s’aperçut que le bichon ne la quittait pas du regard, puis il se mit à aboyer quelques instants plus tard effrayant la jeune fille, qui se mit à courir en direction de la gare. Lors de sa course elle sentit un léger picotement sur son visage qui s’avérait être des moustaches. Louna sentant ses excroissances pousser sur elle, comprit que la phrase qu’elle avait entendu dans son esprit disait vrai : « Tu as un pouvoir, le pouvoir de te métamorphoser en chat ». Elle refusa d’y croire tout en s’attendant au pire pour la suite, un sentiment d’angoisse la suivit tout le long de son trajet. Ayant conscience qu’elle ne pouvait plus continuer ainsi, elle attendit quelques minutes que ses moustaches se rétractent pour continuer son périple.

En arrivant à la gare elle vit un bâtiment rongé par l’usure, fissuré par le temps et sali par la pollution. L’intérieur ressemblait à l’extérieur, il était délabré et sentait le renfermé. En observant ce lieu, Louna vit un guichet où elle comptait se renseigner sur le prix d’un billet pour Brioude. Une fois que la jeune fille sut le prix elle s’aperçut qu’elle n’avait pas assez d’argent, ses espoirs furent anéantis. Louna alla donc s’isoler dans un coin de la gare pour pleurer.
Personne ne prit la peine de lui venir en aide, lorsqu’un chaton fit son apparition et vint la réconforter. La jeune fille le prit dans ses bras et s’arrêta de pleurnicher. Heureuse, Louna se mit à lui parler, mais elle se rendit compte que sa voix était différente, la pauvre petite n’arrivait plus à formuler des mots, elle miaulait. Un jeune homme vit son chat disparu dans les bras de cette étrangère et partit à sa rencontre. Il la remercia d’avoir prit soin de son félin en lui remettant cinq euros. Cet argent lui permit d’acquérir un billet pour rejoindre L’institut Dellane.

Une fois le billet en main, elle prit le premier train à destination de Brioude. Durant le trajet, Louna fut prise d’un ennui qui lui provoqua une douleur dans le bout des doigts qui était due à la métamorphose de ses ongles en griffes acérées. Son pressentiment se réalisa, une partie de son corps se transformait à nouveau, un sentiment éphémère de peur apparu, puis disparu une fois que ses griffes furent développées, son côté félin avait pris le dessus. Elle eut envie de détériorer les sièges se trouvant à proximité, quand soudain le train se mit à freiner, anéantissant son désir de destruction. Pendant que la jeune fille se dirigeait vers la sortie, elle voulut s’étirer, ce qu’elle fit. Une vielle dame qui la suivait dans la descente des marches du wagon prit peur en voyant deux mains acérés comme des griffes qui se rapprochaient de son cou et elle se mit à crier, ce qui rendit sa vraie personnalité à la jeune fille. Louna comprit qu’elle devait fuir, elle partit donc se cacher dans les toilettes de la gare de Brioude. La jeune fuyarde se pensant à l’abri commença à reprendre son souffle quand un bruit se fit entendre. C’était un homme qui ouvrait les unes après les autres toutes les portes des cabinets de toilettes, Louna paniqua et ne savait plus quoi faire. L’homme tomba sur la porte fermée et cria « ouvrez la porte ! ». Aucune réponse ne fut émise alors il força l’entrée. Il fut stupéfié, car le cabinet était vide, seul des vêtements de jeunes filles ainsi qu’un ruban s’y trouv. L’homme les saisit et repartit sans fermer la porte derrière lui. La jeune fille s’étant transformée en chat avait pu se réfugier derrière la cuvette des toilettes. Une fois cet individu parti, elle continua son chemin tout en ayant conscience de son état, cependant elle savait qu’elle pourrait peut-être sortir de ce cauchemar une fois à l’Institut Dellane.

Louna traversa la ville luttant chaque seconde contre la mort, car les chauffards ne respectant pas les limitations de vitesse et les passants ne respectant rien ni personne mettaient sa vie en danger. Une fois arrivée à destination, l'épuisement, la faim et la soif qu'elle éprouvait, troubla sa vision. L'état de sa fourrure était désespérant, elle n'était plus de couleur blanche et rose, mais couverte de terre. Ses coussinets étaient gelés, presqu’en sang dû au mauvais état de la route qu'elle avait empruntée. Louna petit à petit commença à recouvrir sa forme humaine. La jeune fille avança et se retrouva sur le sol glacial du hall d’entrée, elle pouvait encore percevoir avec un peu de mal une apparence devant elle. C’était une femme.

Finalement, sans qu'elle ne l'ait réellement souhaité, une petite routine s'était installée dans la vie de la jeune femme. Elle s'entendait plutôt bien avec ses collègues et même avec ses élèves, ses cours se déroulaient assez bien. En fait elle avait l'impression d'être revenue trois ans plus tôt, son insouciance avait disparu, mais elle s'amusait toujours autant de quelques détails administratifs un peu farfelus, ou encore de problèmes dus aux pouvoirs, même si à présent c'était à elle de régler certains de ces ennuis.
Ce qui changeait le plus, en définitive, c'était le fait que Cécile ne voyait pas beaucoup son ami, du moins pas comme avant. Ils n'avaient plus leurs habitudes car ses craintes s'étaient confirmés : Sanzo était devenu un homme très occupé. Sa double fonction de professeur de métamorphose et de philosophie n'était déjà pas évidente, mais étant en plus directeur, cela n'arrangeait pas vraiment les choses, il fallait bien l'avouer.
Elle était un peu triste, mais cela faisait trois ans tout de même, alors il était normal que les choses aient changé.

Et puis de toute façon, elle avait tout de même de quoi se divertir, la rentrée avait à peine commencé qu'elle avait déjà repris ses marques dans cet environnement si familier. Ses journées étaient composées de temps pris pour les cours, ponctuées de petites ballades près du lac, et d'études. Elle avait besoin de beaucoup de pédagogie pour enseigner la maîtrise des éléments, mais s'en sentait capable.

Poussant un soupir, la jeune femme leva la tête de son bureau. Elle avait aménagé sa chambre au mieux, pour que ce soit un endroit agréable où elle puisse se reposer mais aussi étudier en paix. Toute sa bibliothèque de livres indispensables à sa survie était disposée en étagères au dessus de son bureau, lequel était parfaitement organisé. Fermant son stylo et interrompant ses notes sur les idées que lui proposait un livre consacré au nombre d'or, Cécila s'étira doucement, avant de se lever de son siège et de se diriger vers la fenêtre de son bureau.
Elle vit à travers la fenêtre un vrai temps d'automne, le froid commençait à s'infiltrer doucement dans la forêt et allait bientôt contaminer toute l'institution. Ce qui était bien avec son pouvoir, c'est qu'elle n'aurait nullement besoin d'une bouillotte pour bien dormir.
Elle sourit à cette idée, pensant soudainement à cet élève qui pourrait certainement lui sortir ce genre de choses puis secoua la tête pour se reconcentrer sur ce qu'il se passait à l'extérieur. Le temps semblait sec et un petit vent venait cambrer les branches des arbres à un rythme peu régulier.

Elle ne profiterait pas vraiment du temps, mais la jeune professeur eut soudain un besoin pressant d'aller prendre l'air et puis, elle en profiterait pour passer au secrétariat, au cas où que son frère lui ait adressé une lettre...
Songeant à tout et rien à la fois, elle enfila un manteau par dessus ses vêtements histoire de couper le vent, ainsi que des gants, plus par coquetterie qu'autre chose, puis se dirigea vers la première sortie qu'elle trouva.
Ses pas la menèrent jusqu'au parc, elle sourit à la vue d'un jardinier qu'elle ne connaissait que trop peu, ou du moins que trop par le fait d'avoir critiqué ses goûts parfois douteux avec Sanzo. Elle remarqua qu'il s'était par ailleurs calmé, avant les buissons auraient pris une forme d'animaux de la ferme, maintenant ils étaient simplement bien taillés, le dit jardinier créant çà et là quelques fantaisies mais plutôt agréables à l'œil.

Continuant son chemin, elle arriva bientôt au lac, la brise fraîche venait en perturber la surface avec la douceur d'une simple caresse. Elle fit signe à quelques élèves qui s'amusaient à faire des ricochets avec des cailloux, l'un d'entre eux utilisa son super souffle pour propulser le caillou et battu le record mondial. Retirant ses gants pour applaudir la performance, elle les enfonça distraitement dans une poche de son manteau.
Lorsqu'elle eut décidé qu'il était temps de rentrer, Cécile se dirigea vers le hall, elle devait se dépêcher si elle ne voulait pas louper la secrétaire, vu la pénombre, il devait être plus de 17 heures. Elle poussa la porte du hall et se dépêcha d'entrer, laissant alors tomber un de ses gants au sol, sans réellement s'en apercevoir, son attention étant toute dirigée sur le fait qu'elle devait rapidement rejoindre le secrétariat.

Elle arriva à temps et put ainsi demander si elle avait du courrier. Son intuition ne s'était pas trompée : elle avait bel et bien reçu une lettre de son cher Mathieu. Souriant à l'idée de lire les quelques mots de son petit frère, elle salua la secrétaire, lui souhaitant une excellente soirée.
Une fois montée à sa chambre, elle s'aperçut enfin qui lui manquait un gant sur deux. Soupirant et pestant contre son inattention, elle décida de faire immédiatement chemin inverse, après avoir posé la lettre sur son bureau.
Rapidement elle retourna au couloir dédié à l'administration, mais ne vit rien, et décida de rejoindre le hall.

Bien sûr, elle y retrouva son gant, mais une autre surprise l'attendait. Une jeune fille, complètement nue et crasseuse était étendue de tout son long sur le sol du hall d'entrée, duquel la porte était ouverte.
Rapidement Cécile s'avança et ferma la porte avant d'enlever son manteau pour envelopper la jeune fille à l'intérieur. Le plus important était de la couvrir afin qu'elle n'attrape pas froid mais aussi de cacher sa nudité. N'écoutant que son courage, mais n'ayant pas une force herculéenne, la jeune professeur souleva la jeune inconsciente et la porta dans ses bras, comme une princesse jusqu'au secrétariat qui était... fermé. Elle eut beau frapper à la porte que personne ne répondit, et il fallait pourtant agir vite. Levant les yeux au ciel, elle reprit sa tâche et décida d'emmener la jeune fille dans sa chambre tout bonnement.
Elle agit en plusieurs temps, ne pouvant pas soutenir ce poids plus d'une minute, mais finit enfin par arriver à destination sans -par chance ou par malheur- croiser personne.
La jeune fille soupirait parfois, elle devait avoir une drôle d'histoire à raconter, pour arriver ici dans cet état...

Quand la jeune femme put enfin l'installer dans son lit, bien au chaud, elle remarqua ses oreilles de chat : il n'y avait pas de doute possible, cette jeune fille était bien une mutante.
Cécile profita de cette accalmie pour souffler un peu, puis décrocha son portable. Elle devait rester au chevet de cette jeune fille, elle n'avait pas l'air de souffrir d'une quelconque blessures, elle avait seulement quelques égratignures aux pieds et aux mains, mais rien de bien méchant, mais elle avait besoin de repos et devait sûrement avoir faim.
Alors elle appela le service de cantine et demanda à un des cuisiniers si il pouvait lui apporter un bouillon chaud pour une jeune fille fraîchement arrivée. L'homme comprit l'astuce et répondit positivement, avant de raccrocher.

Posant son téléphone, Cécile se rapprocha de la jeune fille et passa sa main sur son front par réflexe : pas de fièvre, sinon elle l'aurait ressenti, c'était déjà ça.
Elle attrapa une de ses mains pour l'examiner, il vaudrait mieux nettoyer les plaies avant que cela ne s'infecte. Elle alla donc dans la salle de bain et sortit un antiseptique ainsi que des compresses de sa boite à pharmacie.
Elle commença ainsi à soigner la main droite de la jeune fille avec douceur, l'observant afin de capter la moindre réaction.

La jeune femme prit Louna dans ses bras pour la transporter dans sa chambre, lors de ce trajet la jeune fille se trouvait dans un état second entre le rêve et la réalité. Son inconscience prit le dessus sur sa conscience. Un sentiment de bien-être, de protection et de confiance apparaissait petit à petit dans son esprit dû à une scène de son passé qui restait cependant floue. Elle ne distinguait que des formes et des couleurs et Louna s'imagina avec une personne la portant vers le paradis, elle se sentait légère, au chaud dans les bras de celle-ci et avait une impression de déjà vu sans savoir pourquoi.

Une fois Louna allongée sur le lit, une seconde sensation apparut en elle tandis que Cécile posait sa main sur le front de la jeune inconnue. Louna avait l'impression de revivre une période de sa vie sans pouvoir se souvenir exactement de laquelle. Une fois que la jeune professeur fut revenue avec un antiseptique pour nettoyer les plaies se trouvant sur les mains de la fille aux oreilles de chat, elle lui prit la main droite et commença à la soigner tout en observant la moindre de ses réactions.
Quelques instants après la pose de ce désinfectant sur sa main, la jeune Louna sentit une légère brûlure qui lui fit reprendre conscience. Tout en ouvrant ses yeux, elle prononça un mot A....ka.....i..., sa vision étant troublée elle n'arrivait pas à faire le point sur ce qui l’entourait. Elle cligna plusieurs fois des paupières pour retrouver une vue plus ou moins normale. Une fois retrouvée, cela lui permit de découvrir le ravissant visage d'une jeune femme aux cheveux longs bruns faisant contrastes avec ses yeux gris et vêtue d'une légère veste noire. Louna demanda sans faire preuve d’une quelconque politesse:

« Où suis-je ? »

«Et qui êtes-vous ? »

Puis elle regarda sa main droite qui lui donnait une légère sensation de picotement et vit qu'elle était légèrement blessée, elle ne sentait plus de vêtements sur elle et vit qu'elle se trouvait dans un lit qui lui-même était dans une pièce qui ressemblait à une chambre banale. Ce lieu paraissait sombre, à cause du temps d'automne, Louna s'aperçut que les murs étaient blancs et décorés de tableaux, elle comportait un lit, une armoire et un bureau. Une fenêtre se trouvait à côté de celui-ci, les rideaux étaient d'une couleur chaleureuse ce qui donnait l'impression de vie dans cette chambre.

Sans s'en rendre compte Louna ne ressentait aucun sentiment de peur, de crainte, ou de méfiance à l'égard de cette inconnue, mais elle restait quelque peu timide. Cela étant sûrement dû au fait qu'elle avait été déjà sauvé auparavant par une femme qui avait procédé de la même manière pour la secourir.

La jeune demoiselle eut à peine le temps de regarder l'intérieur de la pièce qu'un bruit se fit entendre, « gargouillement » elle mourrait littéralement de faim. Elle se sentit gênée et commença à rougir. Puis elle cacha la moitié inférieure de son visage sous les draps, seul le bout de ses doigts, ses yeux, ses cheveux encore tâchés de terre et ses oreilles restaient visibles. Tout en regardant la jeune femme, Louna lui adressa la parole :

« Bon... jour...soir, je m'appelle Lou..na excusez-moi, mais je n'ai pas mangé depuis plusieurs ... heures, je suis désolée et je vous remercie ... de m'avoir soigner et héberger. »

Louna avait remarqué le coton dans la main de la jeune demoiselle, ainsi que la bouteille de désinfectant posée sur la table de chevet à côté du lit et elle comprit que cette personne était en train de la soigner.

Cécile ne savait pas quoi penser de tout cela, elle voyait bien que la jeune fille avait besoin d'aide mais la professeur ne savait pas à quel point. Mais à priori elle n'avait aucune blessure profonde donc elle devrait s'en occuper avant d'alerter Sanzo, et ce n'était sûrement pas la peine de déranger Sheitan jusqu'à ce qu'elle se réveille, la petite devait être apeurée pour le moment.
La jeune fille reprit conscience lentement, prononçant un mot incompréhensible pour Cécile, n'était-elle pas française ? Cela n'arrangerait pas les choses....
Elle ouvrit enfin les yeux et la jeune professeur lui adressa un sourire alors qu'elle semblait prendre ses marques dans la chambre. Évidemment elle réagit comme n'importe qui dans un cas comme ça. Elle lui posa deux questions légitimes avant d'observer sa main droite et de regarder à nouveau la pièce.

Cécile aurait bien voulu répondre mais le regard captivé de la jeune fille, qui se posait tour à tour sur chaque objet de la pièce, lui fit comprendre qu'elle devait encore réaliser où elle était pour pouvoir s'exprimer. Ce qu'elle ne tarda pas à faire... Ou plutôt ce que son estomac fit. Ainsi un gargouillement se fit entendre dans la pièce. La jeune fille honteuse commença à rougir et à se cacher sous les couvertures sans que la jeune professeur ne puisse en dire quoique ce soit. Mais ce fut aussi le moment que la jeune inconnue choisit pour se présenter. Alors la jeune femme sourit de plus belle, se présentant à son tour :

« Bonjour Louna. Je suis Cécile Launey, ne t'en fais pas, je t'ai justement commandé de quoi manger un peu. »

La jeune femme l'observa puis retira un instant la compresse pour voir que la main était maintenant propre.

« Je suis professeur ici, tu es arrivée à l'institution Dellane. Je suppose que c'est l'endroit que tu cherchais. Nous sommes tous des mutants ici, des humains aux capacités spéciales, tout comme toi... »

Elle posa la main soignée de la jeune fille et se retourna un instant pour jeter la compresse à la poubelle. Elle en prit une nouvelle qu'elle imbiba d'antiseptique et se pencha vers elle pour attraper l'autre et agir de la même façon.

« Cela n'a pas dû être facile de venir seule jusqu'ici, mais maintenant nous serons là pour nous occuper de toi, tu ne seras plus seule. »

Elle avait une voix douce pour la rassurer, peu importait la fonction de son pouvoir, il valait mieux qu'elle ne l'utilise pas tout de suite afin de se reposer au mieux, alors pour cela tout type de stress était à éviter. La jeune femme ne savait que trop bien quels désastres pouvaient causer un mutant qui n'aurait plus aucune maîtrise de son pouvoir.
Bientôt, on frappa à la porte et Cécile se leva, enlevant la compresse après avoir vérifié que la plaie avait bien été soignée.

« Ce doit être ton repas. »

Cécile alla entrouvrir la porte afin qu'on ne puisse pas trop voir la pauvre jeune fille et prit le plateau repas en remerciant le jeune homme.
Elle posa le plateau sur la chaise, un bouillon, de la purée, du fromage et des fruits, ils avaient pensé à tout.
La jeune femme resta à réfléchir quelques instants avant de se tourner vers son armoire. Elle en sortit une longue chemise de nuit blanche et l'apporta à la jeune fille.

« Tu devrais au moins enfiler ça pour le moment, ensuite tu pourras manger et prendre une douche si tu le souhaites. »

Elle ne voulait pas paraître trop dure avec elle, ou trop impatiente, en fait elle voulait plus montrer à Louna qu'elle avait le temps de se remettre de ses émotions et qu'elle était à l'abri ici.
Heureusement Cécile n'avait rien de prévu ce soir-là, sinon cela aurait sûrement posé problème...

Une fois que la jeune fille eut enfilé la chemise de nuit, la jeune femme lui tendit le plateau afin qu'elle puisse se restaurer tout en restant dans la chaleur du lit.
La jeune professeur s'installa sur la chaise à côté du lit et l'observa, au final elle avait l'air d'une jeune fille équilibrée, son seul problème avait peut-être simplement été d'être une mutante...

Curieuse d'obtenir des réponses à ses questions, Cécile prit la parole pendant le repas de la jeune fille :

« Dis-moi Louna, comment es-tu arrivée ici ? Comment as-tu appris l'existence de cette institution ? »

Au moment où l’estomac de Louna gargouilla, elle se sentit gênée et décida de se présenter à son hôte. La jeune professeur fit de même avec un sourire radieux tout en continuant de lui désinfecter la main droite. Elle s’appelait Cécile Launey, c’était une professeur qui enseignait à L’institut Dellane ce même institut que cherchait désespérément Louna. La jeune fille fut ravie d’entendre qu’elle était arrivée à destination et que ce lieu non seulement exister belle et bien, mais que ses pensionnaires étaient tous des mutants comme elle. Une autre nouvelle la comblât de joie où plutôt réconforta son ventre, elle aurait bientôt de quoi se restaurer.

-Je vous remercie d’avoir fait en sorte que je puisse manger à ma faim, merci beaucoup.
Je cherchais effectivement cet institut sans savoir s’il existait vraiment et s’il était bien fait pour les personnes comme moi… C’était plus un rêve… un espoir de retrouver un semblant de vie.

Puis une phrase n’arrêta pas de se répéter dans sa tête « nous sommes tous des mutants ici, tout comme toi ». Cette phrase la remplit de joie, elle pensait pouvoir résoudre son problème de métamorphose et reprendre une vie normale. Cependant elle ignorait qu’une personne possédant un pouvoir, un don, voir une malédiction ne pouvait s’en défaire on devait vivre avec toute sa vie, elle l’apprendrait tôt ou tard. Louna curieuse et ne pensant qu’à cette phrase demanda à la demoiselle :

-Si … dans cet institut nous sommes tous identiques, cela veut dire que vous … aussi vous êtes comme moi, mais quel est donc votre pouvoir si vous le possédez encore ?
Euh, pardonnez-moi je me suis laissée emporter, veuillez me pardonner pour mon indiscrétion.

Une fois que la réponse fut donnée à Louna et que sa première main fut désinfectée Cécile prit soin de la déposer sur le lit en toute délicatesse. La femme se leva, jeta la compresse usagée et se rassit sur la chaise à côté du lit tout en imbibant une seconde compresse avec le même produit. Ensuite elle lui saisit la main gauche et commença à la soigner. Pendant ce temps, la jeune professeur lui parla d’une voix douce pour la rassurer en lui disant qu’elle ne serait plus seule et qu’elle pouvait compter sur les personnes de cet institut.
Un instant plus tard, quelqu’un frappa à la porte. Cécile se leva, mais avant de partir ouvrir la porte elle prit soin de vérifier que la main de la jeune fille était bien guérie, puis elle partit en direction de la porte en informant Louna que se devait être son diner. La professeur entrouvrit la porte, tandis que Louna tentait de voir qui se cacher derrière celle-ci, mais elle ne put voir qu’une ombre sur le sol. Cécile avait fait en sorte qu’on ne puisse pas voir ce qui se passait dans sa chambre, elle prit le plateau tout en remerciant l’individu l’ayant apporté. La jeune femme déposa la nourriture sur une chaise et se dirigea vers son armoire pour en sortir une chemise de nuit qui était blanche pour sa jeune invitée tout en lui conseillant de l’enfiler au plus vite. Ensuite Louna pourrait manger et se doucher comme bon lui semblée. Louna fut touchée par cette générosité et ne savait plus quoi en penser, devait elle lui faire confiance, comme elle en avait le pressentiment ou devait elle au contraire s’en méfier. La jeune fille savait que les humains pouvaient se faire passer pour ce qu’ils n’étaient pas pour leurs intérêts personnel. Cependant, elle n’arrivait pas à se méfier de Cécile, à chaque instant où Louna pensait :

«Dois-je lui faire confiance ? Je ne la connais pas ce n’est qu’une étrangère pour moi rien de plus. Serte elle m’a soigné et veut me nourrir, mais qui me dis que c’est son vrai visage et non pas une stratégie pour m’attendrir ».

Une sensation de bien-être apparaissait continuellement, elle ressentait en-elle une émotion qu’elle ne savait pas exprimer. La jeune fille avait l’impression de connaître Cécile comme si elle l’avait déjà rencontré dans son passé et que cette personne lui avait apporté du réconfort, mais comme celle-ci s’était présentée quelques instants plutôt Louna ne sut pas quoi penser de cette situation. La seule chose dont elle était certaine c’était que son âme, son être tout entier quoi qu’elle fasse n’arrivait pas à éprouver la moindre méfiance vis-à-vis de mademoiselle Launey. Louna accepta donc sa proposition et enfila la chemise de nuit tout en lui répondant.

-Je vous… remercie pour tout ce que vous faites pour moi, malgré le fait que je reste une étrangère pour vous, que… vous ne savez pas les véritables raisons qui m’amènent en ce lieu vous avez prit soin de moi et vous continuez. Merci du fond du cœur Céci .. Mademoiselle.

Louna accepta le plateau tendu par Cécile et commença à goutter à ces plats. La jeune femme lui demanda par quels procédés elle avait bien pu venir jusqu’ici à son âge, seule et comment avait-elle apprit l’existence même de cet institut. La jeune fille qui dévorait avec avidité son diner fut interrompue et s’arrêta immédiatement de manger, elle posa sa fourchette dans son assiette et resta immobile un court instant en regardant le contenu de celle-ci. Loulou se remémora son périple, un frisson lui traversa le dos et elle se tourna vers Cécile. Louna n’arrivait pas à fixer Cécile dans les yeux elle évitait son regard, car elle n’avait guère envie de parler de tout ce qui s’était passée durant son trajet. Cependant, la jeune fille se sentant redevable envers sa bienfaitrice qui avait tout fait pour la sauver décida de lui expliquer sa venue.

-J’ai … j’ai trouvé cette adresse ... dans une brochure qui parlait de cet institut et j’ai pris le train pour venir jusqu’ici. Avant de monter dans celui-ci, mon corps s’est doté de … moustaches qui ne sont pas restées très longtemps sur mon visage. Ensuite durant le voyage, j’ai perdu pendant quelques minutes le contrôle de moi-même des griffes ont remplacé petit à petit mes ongles et j’ai failli blesser une vieille dame … sans le vouloir.

Louna commença à trembler tout en repensant à son voyage, mais elle continua … et refusa d’arrêter.

Ensuite un homme m’a pourchassé dans toute la gare ce qui m’a obligé à me réfugier dans les toilettes et il a frappé violemment sur toutes les portes tout en criant pour ouvrir celle où je me trouvais. À ce moment je me suis transformée en ... chat et comme il n’a trouvé personne à part mes vêtements, il les a prit avant de repartir à ma recherche.

Ce souvenir de terreur terrifia Louna. Ses yeux commencèrent à changer de forme. Ses pupilles se dilatèrent et prirent la forme de ceux des chats. Comme il ne faisait pas très sombre dans la pièce ses pupilles étaient minces et longues, on ne voyait plus des yeux humains, mais des yeux de félins roses .... Ce n’était que le début, étant effrayée par ses souvenirs le corps de Louna se mit à agir comme une sorte de mécanisme d’auto défense… des moustaches se mirent à pousser sur son visage, des griffes apparaissaient sur le bout de ses mains, ainsi que sur ses pieds, son nez se métamorphosa en même temps que les extrémités de ses membres, il devenait plus imposant tout en s’aplatissant et le bout celui-ci devint rose. Ses dents devenaient de plus en plus fines et pointues. Ce n’était plus des dents, mais belle et bien des crocs, tandis que sa lèvre supérieure commençait à se fendre en deux elle sortit du lit en trombe et fit voler le plateau qui se fracassa sur le sol. Les draps, le sol étaient couverts du bouillon et de la purée. La jeune fille commençait à se métamorphoser en félin, cependant la taille de son corps restait inchangée seule ses mains, ses pieds, son visage s’étaient transformées. Une queue rose comme ses cheveux apparus dans le bas de son dos, mais elle n’était pas visible à cause de la longueur de la chemise de nuit qu’elle portait.

Une fois sortie de ce lit, elle se mit sur ses quatre membres et fixa Cécile droit dans les yeux. Elle avait perdu le contrôle de son corps, le choc émotionnel provoqué par ses souvenirs était trop dur à supporter pour cette jeune fille. Tout en la regardant, Louna se mit à ouvrir ce qui était à présent sa bouche mettant en évidence ses crocs pointus comme des hameçons. Ses lèvres se soulevant en même temps accentué cette impression de crocs. La queue de félin se trouvant dans le bas de son dos, ainsi qu’une partie de ses cheveux se dressèrent sous l’effet de sa crainte. La jeune fille poussa un cri tout en ouvrant sa bouche comme pour effrayer Cécile. L’âme, l’esprit félin qui était en elle avait réagi à sa terreur, à sa peur qu’elle avait ressenti en repensant au passé et son pouvoir s’activa. On aurait dit qu’un animal avait prit possession du corps de Louna comme pour la protéger de ce qui l’effrayé. Ce qui la terrorisa, ce n’était que des souvenirs, cependant dans cette pièce hormis des meubles et elle-même il n’y avait que Cécile, si Louna ne retrouvait pas ses esprits la partie animale de celle-ci risquait de s’en prendre directement à la jeune femme.

La fille à moitié chat commença à se tapir sur le lit prêt à bondir sur la personne qui lui avait sauvé la vie, puis elle se rua sur Cécile, folle de rage les griffes en direction du visage du professeur. Une fraction de seconde après son bond des images se succédèrent dans l’esprit enragé de Loulou, elle vit les images de Cécile la soignant, lui proposant un repas, une douche et la réconfortant. Elle savait qu’elle s’apprêtait à blesser gravement voir à la tuer et Louna ne le voulait pas. Louna fut prise d’un sentiment de tristesse, de méprise envers elle, celle-ci s’en voulait de s’être jetée sur la jeune femme. Loulou aurait préféré être morte plutôt que de lui faire du mal. À ce moment précis, sa transformation s’acheva, elle devint un chat en une seconde ce qui lui permit d’atterrir sur l’épaule de Cécile qui bascula en arrière, la vitesse de la jeune fille était telle qu’elle n’a pas pu s’arrêtait là, Loulou sauta ensuite en hauteur pour atterrir sur le haut de l’armoire se trouvant derrière Cécile maintenant sur le sol.

Louna lors de sa métamorphose en félin sortit par le col de la chemise de nuit qui tomba en douceur sur le sol, ainsi que sur les jambes de la femme. La fille observa la scène prisonnière de son corps comme si un esprit avait agi pour la protéger et l’avait fait se transformer partiellement en félin. Celui-ci en sentant les sentiments de Louna envers Cécile aurait décidé de l’épargner…
Une fois arrivée sur l’armoire Louna pouvait bouger comme elle le voulait, la jeune fille avait reprit le contrôle de son corps. On aurait dit qu’une force incontrôlable s’emparait de Louna quand elle se trouvait en danger et qu’une fois se danger passé, la jeune Féline était libérée de cette emprise, c’était peut-être ce que l’on appelait l’instinct animal. Dans certaines situations cet instinct peut prendre le dessus sur l’esprit de la jeune fille pour lui sauver la vie ou pour la défendre. Une fois libre de ses mouvements, elle se sentit mal et voulu s’excuser auprès de Cécile et Loulou pensa à la rejoindre, mais le saut du haut de l’armoire lui fit peur. De plus sa voix était maintenant celle d’un chat… la pauvre petite ne savait plus quoi faire, elle assista à toute la scène sans pouvoir agir et une fois celle-ci passé elle se trouva piégé laissant Cécile seule pour affronter cette épreuve... Loulou tenta de lui parler en vain.

-Miaou Miaouuu Miaouuuuuuuuuuu !!

Cécile était assise sur le sol dos à Louna. Elle ne montra aucune réaction visible à ses trois miaulements qui restèrent sans réponse.

La jeune femme était attendrie par cette jeune fille qui semblait timide et désemparée. Elle arborait donc un sourire avenant, il fallait que cette petite se sente maintenant chez elle. C'était l'impression que la jeune professeur avait ressenti en arrivant ici, même si cela signifiait d'espacer au maximum les visites qu'elle rendait à sa famille. Oui, malgré cela Cécile s'était toujours sentie à Dellane comme chez elle.

La professeur dût prendre la parole afin de rassurer la jeune mutante, si elle était arrivée dans un tel état jusqu'ici, elle avait dû chercher l'institution ardemment.
Louna lui répondit avec politesse et Cécile nota cette qualité dans un coin de son cerveau, elle était bien éduquée et semblait s'exprimer de façon plus que correcte. Elle nota aussi le soulagement de Louna, qui était associé à une pointe de tristesse. Comme presque tous les mutants elle avait du vivre ou même survivre à plusieurs épreuves avant de se retrouver ici.

Comme la brune s'y attendait, quelques questions brûlaient les lèvres de Louna, et elle s'empressa d'y répondre avec une voix douce, tout en terminant de soigner la main de l'adolescente.

« J'ai en effet moi-même un don. Chaque personne que tu croiseras ici en possèdera un. Pour ma part, je maîtrise la glace. À un certain degré bien sûr, mais si un jour tu veux un sorbet je pense que je pourrai faire l'affaire. »

Elle ponctua sa phrase d'un clin d'œil pour signifier à la jeune fille qu'elle plaisantait, mais son discours n'en était pas moins véridique. Elle était aussi la plus chevronnée des élémentalistes de l'institution, mais n'avait pas de raison de s'en vanter. Cécile voulait qu'on la voit comme une personne douée mais amicale, pas question de paraître comme la première des frimeuses.

« Et n'aie pas peur de poser des questions, profites-en. Tu devais attendre ces réponses depuis longtemps. »

C'est sûrement ce qui lui avait le plus plu quand elle était arrivée ici. Apprendre la vérité, comprendre qui elle était et avoir ce sentiment de bonheur en apprenant qu'il y avait bien un endroit pour elle, pour les gens comme eux, et qu'elle allait apprendre le maximum de choses sur son pouvoir. Et encore, elle était persuadée de ne pas avoir obtenu toutes les réponses à ce jour.
Évidemment, il serait impossible de connaître toute la vérité, tout simplement parce qu'elle n'existait probablement pas D'où venaient les mutants ? Cette simple question était en fait la plus importante. Cécile avait d'abord imaginé que la mutation avait été opéré sur elle entre sa naissance et le moment où on l'avait retrouvé dans la neige, seulement il s'était avéré que des enfants n'ayant jamais quitté leur famille biologique avaient eux aussi développés des pouvoirs non humains...
Alors elle n'avait pas encore pu savoir le faux du vrai dans cette histoire et elle devait avouer que cela l'embêtait lorsqu'elle y pensait.

Et ces pensées-ci furent interrompues par la personne qu'elle avait eu plus tôt au téléphone. Les choses semblaient plutôt bien se passer au final. Cette jeune fille aurait bientôt une chambre avec des camarades, des nouvelles habitudes, une nouvelle vie en fait.

Posant le plateau repas après avoir remercié son livreur, elle sourit à Louna avant de se diriger vers son armoire pour y prendre une chemise de nuit immaculée, pour le moment elle considérait encore la jeune fille comme étant faible alors elle n'avait pas besoin de s'habiller plus.
Après avoir enfilé la chemise, la jeune fille la remercia. Cécile ne fit pas attention au fait qu'elle venait de prononcer son prénom. Il n'était pas temps pour lui imposer des contraintes, surtout qu'elle la vouvoyait déjà, donc elle n'avait pas à refaire son éducation.
Alors elle lui donna le plateau repas et la jeune fille, assise dans le lit put commencer à manger, Cécile s'assit sur la chaise et l'observa tranquillement, avant de lui poser quelques questions d'usages.
Elle écouta attentivement l'histoire de Louna sans émettre un bruit, elle devait tout savoir pour se faire une idée de qui était la jeune mutante et savoir ce qu'elle attendait de l'institution.
Comme tout mutant arrivant ici elle ne parvenait pas à maîtriser son pouvoir. Elle était donc bel et bien métamorphe, sa métamorphose était probablement celle d'un chat d'après ses dires. Le fait qu'elle ait trouvé une brochure ne l'avait pas surprise, Sanzo lui avait expliqué ce stratagème surprenant. Le fait que quelqu'un l'ait poursuivi ne l'étonnait pas plus... Par contre avoir gardé ses vêtements, c'était vraiment n'importe quoi... Les humains étaient vraiment spéciaux des fois...
Enfin, elle garda cette réflexion pour elle-même et attendit la suite, qui ne vint pas.

La jeune fille s'était renfermée, son corps était en train de subir une métamorphose, et Cécile ne pouvait rien faire contre cela.
Elle tenta de sécuriser la jeune fille, en observant ses yeux qui avaient maintenant pris la forme de ceux d'un chat. Puis des moustaches poussèrent, et finalement ce fut tout son corps qui venait de prendre la forme d'un chat même si elle avait gardé sa taille, ce ne serait pas pour longtemps. Louna venait de sortir du lit, sa transformation n'était pas totalement terminée. Cécile espérait que cela n'était pas douloureux pour elle... Elle était effrayée, et pour un chat, la meilleure défense était parfois l'attaque, c'est ce qui différenciait la race féline de la canine... Un chien fidèle n'attaquera jamais son maître même s'il le bat, mais un chat a sa dignité, et s'il faut attaquer il le fera.
Pourtant Cécile n'avait pas peur, elle savait que Louna ne devait pas gagner contre elle, sinon elle ne reprendrait pas tout de suite sa forme humaine.

Louna remonta sur le lit, et commença à se tenir prête à attaquer Cécile. La jeune femme quant à elle venait de se lever et de pousser un peu la chaise, quand elle retourna son attention vers la jeune fille, elle sautait à présent vers elle. Un chat assez petit, dont l'âge devait correspondre à celui de la jeune fille, la couleur de ses cheveux avait été transcrit dans une partie de son pelage, mais Cécile n'avait pas vraiment le temps de réfléchir à tout cela. Le chat venait de lui sauter dessus, et la surprise la fit vaciller. Ses fesses heurtèrent le sol alors que le chat venait de rejoindre le haut de son armoire.
La chemise de nuit sur les genoux, la jeune femme se mit à sourire, elle aurait bien aimé être un chat au final mais elle ne se serait sûrement pas entendue avec Sanzo de cette façon. C'était une chose certaine. Alors qu'elle réfléchissait à ce qu'on ami et collègue lui avait appris sur la métamorphose, Louna se mit à miauler.
Elle devait encore être effrayée, alors elle ne devait pas tarder à l'aider. Se levant et observant le chat qui faisait les cent pas au sommet de son armoire, Cécile décida de prendre une chaise et monta dessus.
Elle se trouvait presque à hauteur du chat et tendit les bras pour parvenir à l'atteindre et l'attrapa. Louna ne pouvait heureusement pas lutter contre ça. Cécile descendit de la chaise et libéra Louna en la posant sur le lit.
Est-ce que Louna pouvait la comprendre ? Après tout Sanzo pouvait parler lorsqu'il était loup, alors pourquoi pas Louna ?

Avec un peu de chance, si elle se calmait elle se transformerait à nouveau en humaine, alors Cécile s'accroupit à côté du lit pour être à la hauteur du chat et lui parla avec douceur :

« Louna, reprends confiance, il ne peut rien t'arriver ici. Essayes de te concentrer pour récupérer ton corps. »

Le pouvoir de Cécile était bien inutile ici. En temps normal elle pouvait s'aider de sa glace pour apaiser les esprits, mais elle ne pensait pas que cela pouvait fonctionner sur un chat, en fait cela semblait être une mauvaise idée d'agir ainsi avec un chat, car a priori ces animaux n'aimaient que la chaleur.
Alors elle resta à la regarder... Louna ne passait pas inaperçue en chat avec ses pupilles et sa queue rose... Cécile finit par se perdre dans ces yeux et commença à sourire. Pour un monstre, elle était plutôt agréable à regarder.

Tout en plaisantant, la jeune femme répondit à Louna qui voulait connaître le pouvoir de celle-ci. Cette plaisanterie détendit l’atmosphère et Loulou se sentit bien.

-Je vous remercie de m’avoir révélé votre pouvoir, j’en suis très flattée, ça doit être génial de contrôler la glace, enfin je pense que j’aurais préféré avoir votre don plutôt que ma malédiction ….

Les minutes passèrent, Cécile alla chercher un repas pour Loulou qui le dévora avidement après s’être vêtue d’une chemise de nuit blanche. Vint ensuite une discussion entre les deux demoiselles, Louna perdit lors de celle-ci le contrôle de son corps suite à des sentiments de crainte et de peur. Ne contrôlant absolument pas son pouvoir, ses émotions, ses états d’âme, ainsi que ses sentiments son pouvoir s’en trouvait activé aléatoirement pour son plus grand malheur. La transformation partiellement achevée, Louna attaqua la jeune professeur qui fut sauvée par sa propre assaillante une fois métamorphose terminée. Cependant, il se pourrait bien que Cécile est attrapée un ou deux bleus sur les fesses à cause de sa chute. Louna une fois en haut de l'armoire faisait les cents pas, inquiète pour Cécile se trouvant sur le sol, la jeune fille dans ce corps de chat était effrayée à l'idée d'avoir bondit sur la seule personne lui ayant apporté un quelconque réconfort depuis sa naissance.

Soudainement Cécile se releva et vit Louna en haut de cette armoire et décida d'aller chercher une chaise pour pouvoir l'atteindre et ainsi l'aider à descendre pour ensuite la réconforter. Cette personne était vraiment une personne unique en son genre, la totalité des humains aurait fuit ou ils auraient tenté de la tuer pour ce qu'elle avait fait et plus simplement pour ce qu'elle était, tandis que d'autre l'aurait enfermé dans des laboratoires pour l'analyser. Ils restaient cependant les humains qui avaient un don. La plupart pour ne pas dire la totalité n'auraient pas fait tant d'effort pour rester calme et sereins dans une telle situation et ne l'auraient surement pas aidé comme le fait Cécile, se doit vraiment être une personne au grand coeur pour pouvoir garder le sourire et une joie dans une situation pareil. Une fois la chaise posée, elle monta sur celle-ci et elle arriva presque à hauteur de Loulou, il lui manquait encore quelques dizaines de centimètres, elle décida de tendre ses bras en direction de la jeune féline pour la prendre dans ses bras, ce qu’elle fit et ce qu’elle réussit. Louna ne broncha pas d’un poil et se laissa prendre, sous le choc par rapport à ce qui s’était produit et par la hauteur du vide, elle ne se débattit pas. Louna une fois portée par les bras de Cécile se souvint de celle-ci la portant dans sa chambre quelques temps plutôt et resta immobile. Elle déposa ensuite Loulou sur son lit et s’accroupit devant le félin, face à face. Cécile devait avoir confiance en cette jeune fille pour la laisser à une si petite distance de son propre visage sachant ce qu’il s’était passé quelques instants plutôt. Puis elle commença à lui parler, ses paroles étaient sincères, réconfortante, on aurait dit une mère rassurant son enfant ayant fait un cauchemar. Ses simples paroles prononcées calmement pour louna eurent un effet apaisant sur la jeune fille. Cécile attendit patiemment une réponse de louna. La professeur regardait louna dans les yeux en lui souriant, elle paraissait calme et elle donnait l’impression de regarder un magnifique paysage. Louna reprit le dessus sur sa terreur et put reprendre confiance en elle grâce à Cécile. La réponse de la jeune féline à Cécile était pour ainsi dire incompréhensible …

- JeMiaou miaou vraimiaou démiaou.

La jeune fille voulait s’excuser pour ce qu’elle avait fait.

Louna avança vers Cécile tout en ronronnant, une fois arrivée à hauteur du visage de Cécile Louna s’arrêta et s’assit. Elle rapprocha sa petite tête de la joue de Cécile et lui fit une léchouille sur la joue en fermant les yeux. Louna se sentait de nouveau proche de cette jeune femme pour qui elle éprouvait un sentiment d’amour filial, ainsi qu’un sentiment de bonheur qui lui emplit le cœur. Cette joie, cet instant merveilleux, dont elle avait toujours rêvé entre elle et sa mère se dérouler enfin ce qui lui fit reprendre sa forme humaine. Louna était redevenue une jeune fille à l'exception de ses deux oreilles, qui elles persistaient dans leur état animal, ce qui lui donner un certain charme. Ses cheveux étaient toujours aussi crasseux que lors de son arrivée. Elle était nue, assise sur le bord du lit de Cécile en train de l'embrasser sur la joue, une fois celui-ci donné à sa protectrice, Louna rouvrit ses yeux et vu qu'elle était redevenue humaine, n'ayant senti aucune douleur elle n'avait pas remarqué sa transformation. Elle rougit, en baissant son regard et elle se mordit la lèvre pour ne pas crier. La jeune fille se sentait gênée d’avoir fait un baiser à la son hôtesse et de se retrouver dans cette tenue face à elle, malgré que ce ne soit pas la première fois ce n’est jamais facile de bien agir dans de telles circonstances surtout quand on a seize ans.

-Je suis vraiment … désolé pour… ce bis... ou, je ne voulais ...pas, excusez-moi pour ma ten ..ue et sniffff sniffff sniffff, ouin, je ne voulais pas te faire du mal …. Ouin.

Louna n'avait pas pu se retenir et se mit à pleurer ....

Sa nudité ne lui pose aucun problème quand elle est métamorphisée en félin, car sa fourrure dense, cache intégralement son corps, cependant une fois redevenue humaine, elle se trouve exposer à tous les regards plus ou moins indiscret ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur son moral, mais la chance a voulu que ce soit la charmante Cécile qui la rencontre la première ... De plus autant d'émotions à la fois pour une si jeune fille, en si peu de temps eurent surement raison de ses nerfs.

Décidément, la jeune fille avait dû subir de bien douloureuses expériences pour avoir ce genre de discours. En fait Cécile n'avait jamais pris son pouvoir comme une malédiction ou même un don. En y réfléchissant,cela n'avait pas fondamentalement changé sa vie. Elle avait suivi le chemin tracé pour elle, sans provoquer de catastrophe, sans créer de miracles.
La seule chose que cela lui avait apporté avait été de rencontrer Sanzo Kichigai.
Seulement, elle savait qu'elle avait cette vie parce que son pouvoir était en elle. Et elle savait que Louna ne pourrait pas comprendre cela avec de simples mots. Peut-être plus tard,elle pourra se rendre compte par elle-même que sa métamorphose avait un sens et qu'elle ne serait pas Louna, si elle n'avait pas cela en elle.

Et quand la jeune professeur pensait que la jeune fille avait vécu des expériences douloureuses, elle ne pensait pas que cela avait été si difficile pour elle. Apparemment, cela avait tellement été difficile pour elle que cela la tourmentait...
Heureusement cela irait mieux dans quelques temps, lorsqu'elle aura pris du temps pour elle, et qu'elle aura compris l'importance de son pouvoir.
Cécile ne voulait pas agir pour interrompre la transformation, elle n'avait jamais été vraiment confrontée à ce genre d'expérience alors elle l'avait laissée faire. Elle avait bien failli en assumer les conséquences d'ailleurs, en se faisant griffer par le chat qui lui avait sauté dessus avec une vitesse et une rage étonnante.
La jeune femme n'eut pas le temps de réagir que Louna était déjà sur son armoire et que ses fesses venaient de heurter le sol...

Bon, mais elle n'avait pas le temps de se plaindre ou de se renfrogner sur elle-même. Tentant d'oublier la douleur et songeant qu'elle ne se rassiérait pas de sitôt, elle grimpa sur sa chaise pour attraper la jeune fille, enfin le chat coincé en haut de son armoire.

La déposant sur son lit, Cécile s'accroupit en face d'elle, évitant ainsi tout contact avec son postérieur devenu douloureux.
Elle réfléchit un instant à comment redonner son apparence à Louna, mais ignorait totalement comment parvenir à ce résultat... Ne possédant pas La métamorphose et ses secrets volume 1 & 2 * elle essaya tout simplement de rassurer la jeune fille, espérant qu'elle n'ait pas perdu sa faculté de comprendre le langage humain ou au moins, sa sensibilité. Peut-être qu'en entendant une voix rassurante elle reprendrait sa forme humaine ?

Cécile fut agréablement surprise d'entendre un semblant de phrase. Elle essaya de l'encourager dans cette voix, heureuse de voir que Louna était bien là dans ce corps.
Et c'était une bonne nouvelle de voir qu'elle arrivait à formuler... disons... des semblants de mots, car même si la professeur n'avait rien compris de ce que le chat avait tenté de lui dire, elle avait au moins pu percevoir quelques consonances de mots qu'elle attribua à du français.
Souriant, mais ne voulant pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuée, Cécile ne cria pas victoire trop vite et se contenta d'observer Louna alors qu'elle s'approchait d'elle.
De prime abord, elle ne fut pas interloquée par ce qu'il se passait, cela l'amusait presque, car même si elle n'avait pas eu le loisir de partager la vie d'un animal, elle n'en restait pas moins fascinée par leurs agissements. Oubliant la jeune fille et se concentrant sur le chat, elle trouva adorable que la petite boule de poil se mette à ronronner en s'approchant d'elle.
N'osant pas bouger pour ne pas perturber le monde de ce félin, la jeune femme resta immobile, attendant que Louna, maintenant assise devant elle, ne reprenne vie.
C'est alors que le chat se rapprocha à nouveau d'elle, de son visage. Cécile la laissa agir et sentit alors la langue granuleuse du chat sur sa joue. Elle ferma les yeux quelques instants, un peu surprise par cette manifestation soudaine d'affection.
Seulement les sensations n'étaient plus les mêmes, en un instant la jeune fille avait repris forme humaine et ce qui était quelques temps plus tôt un chat était maintenant une adolescente. Et cette adolescente était en train de lui baiser la joue. Cécile, dont le teint de peau ne changea que très peu, s'écarta légèrement pour regarder Louna. Oui, elle était vraiment redevenue humaine, et par la même occasion, elle était nue. Comprenant que cela devait être quelque chose de gênant pour elle, la jeune femme voulut agir, mais la jeune fille prit la parole avant elle, alors Cécile dût se contenter de l'écouter.

Voir cette adolescente pleurer lui fendit le cœur, Cécile se releva pour être à la même hauteur que la jeune fille et ramassa la chemise de nuit.
Elle profita de son immobilisme pour lui faire enfiler le maigre vêtement et ainsi mettre fin à cette nudité un peu trop souvent exposée.

« Ne t'en fais pas, j'en ai vu d'autres tu sais... »

La jeune femme s'assit à côté de la jeune fille et passa son bras autour de ses épaules pour la réconforter.

« Tu sais que tu pourras compter sur moi dans cet établissement, mais aussi sur tout le monde... Nous sommes tous dans le même bateau, même si certains pouvoirs peuvent créer des situations plus embarrassantes que d'autres, nous savons tous à quel point cela peut être compliqué... »

Cécile lui sourit agréablement avant de se lever.

« Allez, ne te laisses pas abattre, tu m'as démontré que tu pouvais te transformer en chat et redevenir humaine en peu de temps. C'est très bien. Alors ne te morfonds pas, tes efforts paieront. En attendant, tu devrais aller prendre une douche, il faudra songer à te trouver une chambre et des vêtements et à t'inscrire aussi. Tu pourras apprendre à maîtriser ton pouvoir et à reprendre une vie normale. »

« Normal »... Un mot que l'on entendait très peu dans cet institution, mais qui se voulut rassurant dans la bouche de la jeune femme.

Louna suite à son baiser qui lui fit reprendre son apparence humaine et par la même occasion sa nudité se mit à pleurer. Cécile, malgré les sauts d’humeur de la jeune fille lui enfila sa chemise de nuit. Elle n’avait pas peur de sa jeune protégée, car elle lui faisait confiance et la rassurait en lui parlant. La jeune professeur alla s’asseoir à côté de Louna en posant son bras autour de ses épaules pour la consoler. Elle s’arrêta de pleurer et écouta le discours de Cécile. Cette jeune femme lui expliqua qu’à partir de ce jour elle avait non pas une personne sur qui comptait, mais tout un institut pour l’aider. Cécile continua en lui disant que certains pourvoir pouvaient se déclencher par erreur sans qu'ils soient sollicités, mais que chacun s'adaptait, car cela pouvait arriver à tout le monde à n’importe quel moment.

La ravissante femme lui fit un doux sourire avant de se lever. Louna la regarda faire et se sentit quelque peu triste, car elle ne sentait plus l'étreinte amicale de sa nouvelle amie ou dans son cas sa première amie. En effet, depuis le jour de sa naissance elle s'était liée d'amitié avec une seule personne et celle-ci était un jeune garçon qui la fit atrocement souffrir par la suite, elle resta donc seule.

La jeune brune aux yeux gris lui remonta le moral en l’encourageant, après l’avoir consolé il fallait qu’elle soit forte pour reprendre du poil de la bête. Pour une métamorphose reprendre du poil de la bête ne devrait pas être très difficile. Cécile continua en lui prouvant qu’elle avait le pouvoir de se contrôler et qu’elle était plus forte que l’emprise de son pouvoir sur elle.

« Tu m'as démontré que tu pouvais te transformer en chat et redevenir humaine en peu de temps. C'est très bien. Alors ne te morfonds pas, tes efforts paieront. »

À ces paroles Louna reprit confiance et sourit à son ange tombait du ciel. Cette confiance était telle que Louna devint persuadée qu’elle réussirait à devenir maître de l’esprit animal qui sommeillé dans son corps.

-Je te remercie pour tout Cécile, si je ne t’avais pas …. Excusez-moi, si je ne vous avez pas rencontré, je ne sais pas ce que je serais devenue… Merci du fond du cœur.

Louna mit ses deux mains sur sa poitrine au niveau de son coeur, inclina sa tête en signe de remerciement et de respect.

Suite à cet instant, la ravissante demoiselle réitéra sa proposition qui consistait à ce qu'elle aille prendre une douche. Loulou accepta avec joie, cependant depuis que son pouvoir s'était manifesté elle n'aimait pas s'approcher d'une trop grande quantité d'eau, tel une baignoire pleine, un étang, un lac et les mers et océans. Malgré son nouveau sentiment vis-à-vis de l'eau, les paroles de Cécile l'avaient réconforté et lui disait clairement qu'elle pouvait prendre le dessus sur celui-ci et donc implicitement dans son cas, prendre le contrôle sur ses nouvelles peurs et craintes. De plus une douche ne délivrait pas une trop grande quantité d'eau à la fois.... L’eau ne la dérangé pas avant, ce n’était plus le cas, mais elle accepta le défi pour se prouver qu’elle pouvait réussir. Et si ce n’était pas pour aujourd’hui, elle pourrait toujours se rabattre sur un savon, un robinet et un gant de toilette… Au moins le débit d’eau serait moindre et cela lui permettrait de se laver. Pour ses cheveux si la douche ne fonctionnait pas, il ne lui resterait plus que la solution du robinet, une chance qu’elle n’avait pas les cheveux longs...

Vint ensuite les problèmes de sa futur chambre et de ses affaires qui ne se trouvaient pas à l’institut, mais dans la demeure de sa famille en Basse-Normandie, ainsi que les détails administratifs de son inscription à Dellane. Louna rassura Cécile en lui répondant sereinement :

Me serait’ il possible d’avoir ma propre chambre s’il vous plait ? Je ne voudrais pas de nouveau agresser une personne comme je l’ai malheureusement fait avec vous …. Si ce n’est pas possible je comprendrais parfaitement, mais si je pouvais être seule au début le temps de m’habituer à ce lieu et à ses pensionnaires et plus particulièrement à mon pouvoir, je vous en serais grès.

J’irais appeler chez moi après m’avoir douché. Si personne ne répond je laisserais un message demandant à la femme de ménage de me préparer mes affaires et de faire en sorte qu’il me soit expédié ici dans les plus brefs délais. Cette femme a beau m’ignorer ou bien même me détester, elle fera ce que je lui demande, elle ne tient pas à perdre sa place.

Sur le ton employait par la jeune fille, on pouvait comprendre qu’elle n'appréciait guère cette femme, cependant ce n'était pas elle qui décidait, mais ses parents. Or ils avaient accepté qu'elle parte dans cet institut donc la femme accepterait de lui envoyer ses bagages, car sa venue ici avait été décidé par ses employeurs et Loulou le savait pertinemment.

En ce qui concerne mon inscription, j'irais dès demain ou même ce soir si le secrétariat est encore ouvert pour remplir les formalités de mon inscription.

Louna fut ravit de voir que tout rentré dans l'ordre, quand Cécile lui adressa la parole pour lui annoncer qu'elle apprendra à maitrîser son pouvoir pour un jour peut-être avoir une vie normale.

La jeune fille ne pouvait pas espérer mieux que d’apprendre à contrôler son pouvoir, sa venue ici ne consistait qu’à comprendre ce qu’il lui arrivait, comment l’arrêter ou comment en devenir maître pour reprendre un semblant de vie. Bien que sa vie jusqu’à maintenant n’était qu’un échec, elle commença à rêver d’une vie meilleure commençant dans ce lieu… Elle pensa même à reconsidérer son pouvoir.

« Finalement tu n’es peut-être pas une malédiction, mais plutôt la meilleure chose qui me soit arrivée, cependant avant de te proclamer comme étant un don je vais attendre de voir comment se déroule ma nouvelle vie ici, mon petit chaton ». Pensa t' elle.

Cette discussion l’avait complètement changé, elle reprenait goût à la vie et elle ne se considérait plus comme étant maudite, mais comme étant une âme libérée de ses chaînes.

Cécile avait l'impression de retrouver son petit frère en la personne de Louna. Même si leurs caractères étaient différents, même s'ils n'avaient certainement pas le même parcours, ils avaient en commun leur besoin d'affection, le besoin d'être rassuré, le besoin de ne pas se sentir seul. Alors Cécile serait plus qu'une simple professeur pour Louna, qui semblait avoir besoin d'une relation plus rassurante. Et puis pour ce baiser, tant pis. Après tout ce n'était pas maintenant que la jeune femme allait fixer des règles, Louna était simplement perdue, alors elle passerait outre tout cela. Après l'avoir réconforté pour ne pas qu'elle s'enferme à nouveau et perde le contrôle d'elle-même, la jeune femme lui proposa à nouveau de se laver. Ce n'était pas qu'elle sentait le fauve, mais deux choses remontaient le moral : bien manger et être propre. Et si elle bénéficiait en plus d'une bonne nuit de sommeil, Louna serait prête à affronter le monde entier. Et à la place du monde entier, elle n'aurait qu'à supporter la présence des personnes de l'instituion, ce qui constituait, heureusement pour Louna, un infime pourcentage de l'espèce humaine. Encore une fois, Cécile dût passer outre une autre démonstration de relation plus intime qu'entre un professeur et son élève. Louna l'appelait par son prénom et la tutoyait. Cela ne posait pas directement un problème, elles avaient le droit de se connaître, mais il ne faudrait pas que cela se produise en classe par exemple, car il suffisait souvent qu'une personne ait une liberté pour qu'elle soit jalousée par tous. Et vu le caractère sensible de Louna, cela était une très mauvaise idée de lui ajouter ce genre de poids. Enfin, Cécile verrait bien comment les choses évolueraient. Au contact des autres mutants, la jeune métamorphe pourrait changer du tout au tout, passant de l'affection au mépris. Et cela ne gênait pas la professeur qu'elle était, souvent habituée à voir certains de ses élèves changer du tout au tout au fur et à mesure de l'année scolaire. Mais au fond, Cécile préférerait sûrement que Louna ne change pas. Après tout, elle avait l'air simplement naturelle et douce, elle n'avait pas à changer ces traits de caractère-là. Elle réfléchit quelques instants après que la jeune mutante ne lui parle de son inscription et surtout d'une chambre séparée.

« Je ne peux pas te dire si c'est possible ou non. Pour cette nuit, je vais te trouver cette solution, mais il faudra en parler avec l'administration après... Mais je ne pense pas que cela pose problème, il y a encore plusieurs chambres vides. »

Le discours que la jeune fille avait tenu à l'égard de son foyer surpris Cécile. Une femme de ménage à temps plein signifiait des parents très occupés ou absents et souvent aussi, plutôt aisés. Peut-être que son éducation venait de là, mais en tout cas, à l'entendre parler elle préférait la solitude à la mauvaise compagnie.
Enfin, ne tenant pas à donner des leçons qu'elle n'écouterait pas elle-même, la jeune femme préféra répondre simplement :

« Tu pourras appeler de mon téléphone, à cette heure-ci, quasiment tous les services sont... Hors-service justement. »

Et à ce propos, le secrétariat serait aussi désespérément fermé... Elle n'avait plus qu'à espérer que son jeu de clefs passe-partout puisse ouvrir les chambres des élèves... Normalement c'était le cas, mais elle n'y mettrait pas sa main à couper, surtout qu'elle n'avait jamais tenté ce genre d'expérience...
Mais en fait, quand bien même elle aurait les clefs... Il lui faudrait savoir qu'elles étaient les chambres disponibles... Cela sentait l'infiltration à plein nez et elle aimait assez cette idée. Elle n'aurait qu'à aller au secrétariat et à regarder dans un classeur.
Ce n'était pas comme une effraction et ce n'était pas du tout un vol. Et puis s'ils ne voulaient pas que les professeurs aillent partout ils n'avaient qu'à pas créer ce système de clefs...
Ah... Voilà l'idée... Si jamais quelqu'un venait à se plaindre, de son attitude, elle n'aurait qu'à chercher du soutien auprès de Sanzo, il lui devait bien ça après tout !

Stoppant net son activité cérébrale, Cécile offrit un nouveau sourire à sa future élève.

« Pendant que tu vas faire ta toilette je vais m'occuper de ta chambre, je reviendrai vite ensuite. Pour l'inscription ce n'est sûrement pas la peine d'y penser ce soir, mais je t'accompagnerai demain si tu le souhaites. »

Cécile chercha son trousseau de clefs dans une poche de son manteau, et fit un nouveau sourire avant de se diriger vers la porte de sortie de sa chambre.

« Allez, je te laisse tranquille, tout est à ta disposition, profites-en ! Tu peux choisir des vêtements dans l'armoire, je te les prête avec joie. »

Après un salut de la main, la jeune femme sortit de la chambre sans prendre la peine de verrouiller la porte.
Elle se dirigea directement vers le secrétariat, se disant qu'elle n'aura jamais autant fait ce trajet en une journée...
Évidemment elle trouva porte close et utilisa une de ses clefs pour entrer. Le classeur concernant les chambres était par chance resté sur un des bureaux du secrétariat.
Elle le consulta brièvement : il n'y avait que trois chambres occupées, Louna occuperait donc la quatrième. Elle saisit une clef pour la jeune fille et écrivit un message pour la secrétaire sur un bloc expliquant que c'était son initiative et que le directeur serait mis au courant le plus tôt possible.

Une fois sa mission accomplie, elle retourna dans sa chambre avec une humeur joyeuse. Tout se passait plutôt bien malgré la métamorphose de la jeune fille... Pourvu que cela dure...
Elle entra dans la chambre, Louna devait encore être dans la salle de bain, elle la prévint qu'elle était rentrée puis attendit patiemment que sa future élève apparaisse à nouveau.

Louna ne s’attendait pas à une réponse positive de la part de Cécile en ce qui concernait sa futur chambre… C’était pour la jeune fille quelque chose d’irréalisable, après tout elle était nouvelle et c’était un institut où les chambres étaient mixtes. Elle s’imagina que les chambres devaient être complète avant d’ouvrir l’accès à d’autre comme dans tout instituts. Alors, pourquoi aurait’ elle le droit à une exception. Cependant, entre la solitude pendant son sommeil ou bien un affrontement direct avec un autre mutant, Louna préféra tenter sa chance après tous elle n’avait rien à perdre et tout à y gagner.

La fillette aux cheveux roses entendit une réponse mitigée, il y avait une forte probabilité qu’elle puisse être seule dans une chambre, l’espoir de ne pas être entourée d’inconnu dès son arrivée la rassurait. Il n’y avait qu’un problème encore et toujours le même, l’administration, mais bon elle avait bon espoir que Cécile réussisse cet exploit pour elle.

La jeune professeur lui annonça qu’elle avait accès libre à son téléphone pour régler le détail de ses vêtements. Elle n’avait pas le choix, car visiblement les autres lignes ne fonctionnaient plus.

-Je vous remercie, je ne resterais pas longtemps, promis ! La petite fille parla à sa futur professeur sur un ton clame et énergique.

Louna observait patiemment Cécile qui lui délivra un sourire avant de lui adresser la parole. La professeur lui expliqua qu’elle devait s’absenter pour régler le problème de sa chambre et qu’elle pouvait aller prendre une douche en attendant son retour. La jeune femme conseilla Loulou d’aller finir son inscription le lendemain avec ou sans elle.

-Vous avez déjà fait beaucoup pour moi et vous continuez encore et toujours …Certes vous êtes professeur et vous avez le devoir d’aider les élèves en difficulté, mais ça me gêne de toujours vous demander de l’aide… et d’occuper votre temps ainsi. Je pense que j’irais seule.

Sa voix avait prit une autre intonation, elle était hésitante et tremblante.

La jolie jeune femme semblait chercher quelque chose dans une poche de son manteau. Une fois l’objet trouvé, elle fit un second sourire à Loulou avant de se diriger vers la porte. Au moment où Cécile allait partir, elle l’invita à choisir des vêtements propres dans son armoire et elle lui donna l’autorisation de toucher à tout.

At… Loulou gênée par tous les efforts de Cécile n’avait pas réagit assez vite et surtout pas assez fort.

Suite à ce discours elle la salua et partit en fermant la porte derrière elle.
La fille aux oreilles de chat n’eut pas le temps de lui parler, mais elle revendrait ce n’était qu’une question de temps. Elle devait maintenant aller se laver et appeler chez elle …
Louna se leva, puis avança vers le bureau où se trouvait le téléphone. Elle le fixait tout en restant immobile devant lui. Quelques instants plus tard elle s’en saisit puis, elle composa le numéro en mettant l’appareil téléphonique à son oreille droite.

Tuuuuuuuuuuuuuuuuuuut, Tuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut, Tuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut.

-Bonsoir, demeure des Hawks que puis-je pour vous ?

-Bonsoir, c’est Louna Hawks à l’appareil. Lança-t-elle sèchement.

La femme avala sa salive avec difficulté. Elle qui n’avait jamais rien fait pour la petite prit peur en entendant l’intonation de sa voix, que lui voulez-t’ elle ?

-Que …que puis-je pour vous mademoiselle Hawks ?

-Je voudrais que vous me prépariez mes bagages dans les plus brefs délais. Mettez-y mes rubans, mes affaires scolaires, mes vêtements de tous les jours et tout ce que pourra m’être utile.

-Bien sûr Mademoiselle, tout de suite Mademoiselle, voulez-vous autre chose ?

La femme n’avait toujours pas reprit son calme, peut-être avait’ elle peur de ne plus travailler à plein temps maintenant que Louna n’était plus là et il lui fallait donc, pensa t’elle, obéir à ses moindres désirs pour garder un semblant d’utilité…

-Oui, (Loulou prit un ton colérique) n’oubliez pas de mettre Kitty … Mais qui était-ce ?

C'était une peluche que la jeune fille avait depuis son plus jeune âge et qui commençait à être abîmée, mais la jeune fille l'adorée. Elle reprit une voix douce et continua…

Ce sera tout, je compte sur vous pour les faire envoyer à la gare de Brioude le plus rapidement possible et n’oubliez pas de me mettre de l’argent s’il vous plait. Une dernière chose, si vous avez un peu de temps libre pouvez-vous aller acheter une broche en forme de chaton et une chemise de nuit, assez jolie, de votre taille je vous en serais grès. Passez une bonne nuit Julia.

-Je vous en prie, au revoir Mademoiselle… Passez une agréable soirée …

Louna raccrocha le téléphone, tandis que la femme tentait de se calmer. Une fois remise de ses émotions, elle se hâta de préparer les bagages de Loulou.

-Bon et bien visiblement, je vais avoir mes affaires d’ici peu de temps. On dirait que maintenant que je ne suis plus là, tu as peur pour ton post … tu commences enfin à t’intéresser à moi … JE TE DÉTESTE !!!

Elle déposa ensuite le téléphone sur le bureau là où elle l’avait prise pour ensuite partir en direction de la salle de bain, toujours en colère contre Julia.

La jeune féline ouvrit la porte et fut agréablement surprise en voyant l’intérieur. Il y avait les toilettes, une douche, un robinet, un tabouret, une fenêtre, une glace et un petit meuble. C’était à vrai dire une salle de bain normal, comme toutes les autres à l’exception que tout était propre, rangeait et ordonnait. L’état était d’un remarquable, digne des plus grandes suites pour les personnalités. La faïence brillait de mille feux et le papier peint était d’une couleur chaleureuse. La fillette ouvrit le meuble espérant trouver une serviette et un gant de toilette. Elle les trouva, s’en saisit et les déposa sur le porte serviette à côté de la douche. Louna referma la porte de la salle d’eau sans la verrouiller, elle se sentait en sécurité dans la chambre de Cécile. La jeune fille commençait à se remémore son passé, quand elle était chez elle avec Julia. Jamais cette jeune femme ne lui avait accordée de l’importance et maintenant que sa place était en jeu et commençait à réagir, ce qui avait le don de mettre Louna en rogne.
Elle passait le plus clair de son temps au téléphone avec ses amies en délaissant la jeune fille, elle occupait son temps comme elle le souhaitait sans avoir de patron pour la réprimander.

La jeune fille enleva sa chemise de nuit et saisit le gèle douche avec le gant de toilette. Une fois ceux-ci en main elle ouvra la porte de la douche. Elle entra en refermant la porte de celle-ci pour ne pas inonder le sol. Louna était toujours plongée dans ses pensées. Elle savait qu’elle était entrain d’étaler du gèle douche sur son visage, ses bras, ses jambes et son corps, mais elle était concentrée sur autre chose et ne réagissait pas… La fillette agissait comme un robot, par habitude. Elle se revoyait dans la salle en train d’appeler Julia pour lui demander des conseils pour ses exercices et même pour savoir comment se comporter avec un garçon…. Ce fameux Maxime, son pire cauchemar… Une fois qu’elle eut recouvert sa douce peau de ce gel douche qui sentait merveilleusement bon, la jeune fille posa le gant à côté de la bouteille sur le petit rebord crée à cet effet dans la douche. Elle alluma l’eau en tournant le robinet, l’eau était réglée à trente-sept degré, Louna ne sentit pas le froid, elle se sentait bien sous cette eau qui la réchauffé. Toujours entre le souvenir et la réalité Loulou commença à se rincer avant de se faire un shampoing. Une fois propre elle ouvrit la porte et prit la serviette, elle s’essuya et enfila la chemise de nuit de Cécile.

La jeune professeur était revenu et prévint alors Louna de son retour. Elle réagit et revient à elle. Elle fut surprise d’être déjà lavée, mais un sentiment de haine était maintenant présent en elle.

Ses cheveux étaient encore humides, mais elle était propre et habillée. Elle rinça la douche avant de se diriger vers la sortie. Elle saisit la poignet de la porte et celle-ci s’ouvrit lui permettant de revoir Cécile. Un large sourire apparu sur ses lèvres et sa haine disparut en un instant. Elle alla à la rencontre de Cécile en lui expliquant qu’elle préférait garder la chemise de nuit pour ne pas salir ses autres vêtements.

-Comment pourrais-je vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi ? La douche, la nourriture, vos vêtements, votre temps et peut-être même une chambre à moi toute seule… Vous êtes vraiment une personne adorable et sensible, à mon humble avis il n’existe pas énormément de personnes comme vous dans ce monde… Votre petit ami ou votre futur petit ami aura bien de la chance.

Elle lui parla d’une voix douce, calme et reposait. Comme si le fait de revoir son visage l’avait métamorphisé.

Si jamais je ne pouvais pas avoir une chambre à moi toute seule, je ne vous en voudrais pas et même si je le voulais je suis sûr que je n’y arriverai pas… J’aurai tant voulu avoir une mère comme vous …

Louna avança vers Cécile d’un pas déterminé. Une fois arrivée devant elle, Louna passa ses bras autour de Cécile… Une larme coula sur chacune de ses joues… Elle ne voulait pas la lâcher et elle lui annonça …

Je suis désolée de vous mettre dans de telles situations, vous devez sans doute me détester ou me trouver mal éduquée et vous en avez parfaitement le droit… Je n’ai aucune excuses pour ce que je fais, mais j’aime sentir votre présence … Vous êtes comme une mère pour moi … Je sais bien que nous ne pourrons être que des amies, mais votre présence m’apaise et me rassure… Je vous promets de ne pas être aussi familière avec vous en cours et en dehors de cette chambre, je ne voudrais pas vous causer des ennuis. Nous allons bientôt devoir nous quitter et avoir une relation élève professeur, alors je tiens à profiter une dernière fois de cet instant avec vous …

Louna resserra son étreinte et posa sa tête sur Cécile… Une longue minute plus tard, Louna lâcha la jeune femme en reculant d'un pas et elle sécha les larmes qui avaient coulé sur son visage. Ces larmes étaient des larmes de joie…

Bien que la jeune fille n'arrivait toujours pas à se laisser aller en présence de la jeune professeur, Cécile pensait tout de même que leur relation se passait bien. En fait les choses étaient simples pour le moment, même si la métamorphe s'était transformée une fois devant elle en peu de temps, elle avait réussi à faire face d'elle-même et à redevenir humaine. Tout ce qui semblait manquer à Louna était de la confiance en elle. Enfin au moins elle ne s'était pas opposée à recevoir de l'aide, c'était déjà une bonne chose sinon Cécile n'aurait probablement pas su comment agir...
Elle ferma la porte en souriant. Elle n'avait pas envie de répondre pour le moment, il fallait qu'elle comprenne qu'elle pouvait simplement compter sur elle, recevoir sans rien avoir à donner en retour. Après tout la petite l'avait même reconnu : c'était son devoir de l'aider, alors pourquoi se sentir gênée. La jeune fille devait décompresser au maximum, sinon sa vie dans l'institution ne serait pas des plus aisées. Cécile savait bien que tout le monde ne se comportait pas comme elle vis à vis des nouveaux, surtout quand ils manquent de confiance.

Après avoir accompli sa mission et avoir réussi sa quête de la clef sacrée qui ouvre la porte d'un dortoir vide, elle rejoignit sa chambre, qu'elle partageait alors avec la jeune fille.
Quand elle ouvrit la porte elle ne vit personne, elle annonça qu'elle venait de rentrer et entendit du bruit provenant de la salle de bain. C'était bon signe. Si Louna arrivait à faire face tout irait mieux. Elle aurait bientôt sa propre chambre et ses affaires, habits et autres choses qu'elle aura souhaité prendre, cela l'aidera à se forger une nouvelle identité ici, celle qui lui plairait, l'important étant d'assumer ses choix et d'être heureuse. Pour Cécile l'année qu'elle avait passé dans cette institution avait sûrement été la plus belle de sa vie, et elle ne s'en était pas rendue compte seulement après avoir franchi une dernière fois les grilles... Elle espérait que ce sentiment de bonheur, la satisfaction de se sentir à sa place dans cet endroit, elle pourrait les partager avec la jeune fille.

Cécile se dirigea machinalement vers la fenêtre et observa l'extérieur avec un sourire. On pouvait voir le parc et au loin, si on se concentrait un peu, si on savait qu'un tel endroit existait, un banc. Ce banc était étrangement mis à l'écart des autres, même à l'écart de tout chemin, il n'était pas spécialement beau, n'était pas spécialement bien fait et les planches de bois qui servaient de dossier et d'assises avaient mal enduré le temps. Et pourtant, la vue de ce banc rendait toujours la jeune femme un peu émotive. Souvent elle souriait simplement, parfois ses yeux se voilaient un peu. Ce banc avait été lui-même théâtre d'émotions, c'était assis dessus que Sanzo et Cécile parlaient le plus, à la fois libre et loin de tous, c'était sur ce banc que le rythme de son cœur s'était souvent emballé, sans qu'elle ne puisse penser à personne d'autre que Sanzo, sans savoir s'il était toujours son meilleur ami ou s'il était devenu quelqu'un d'autre à son cœur.
Son esprit, en tout cas, avait choisi l'amitié et c'était sûrement mieux ainsi, mais son cœur ne savait toujours pas et était toujours en quête de réponse. C'était ça aussi qui l'avait fait venir ici, mais peu importe les réponses qu'elle aurait. Elle savait que le bon choix était le sien.

Quand la porte de la salle de bain s'ouvrit, la jeune femme n'eut pas de sursaut, elle se retourna simplement et fit face à la jeune fille avec un sourire. Louna était encore vêtue de sa chemise de nuit, mais on pouvait voir par ses cheveux humides qu'elle avait réellement pris le soin de se laver. L'adolescente lui expliqua qu'elle ne voulait pas salir d'autres vêtements lui appartenant. La jeune femme acquiesça, bien que cela ne lui pose aucun problème qu'elle utilise ses vêtements et écouta la métamorphe avec attention.

Cécile ne cacha pas sa surprise lorsqu'elle se trouva avec une jeune fille dans les bras, elle posa doucement ses bras sur les épaules de l'adolescente. Elle ne voulait pas accentuer l'étreinte mais montrer à Louna qu'elle pouvait, et qu'elle ne se sente pas mal d'avoir agi d'une telle façon. Mais c'était probablement peine perdue vu ce que la jeune mutante lui disait.
Elle la laissa faire et la laissa parler. Elle n'avait pas à interrompre son monologue, même si elle enregistrait chaque mot de cette conversation. Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à son jeune frère, apparemment le destin avait voulu qu'elle s'occupe maintenant d'une jeune fille. Cela ne devrait pas influer sur ses relations avec Mathieu, mais elle devrait quand même l'aider autant qu'elle le pouvait.
Elle se baissa légèrement lorsque jeune fille se dégagea pour être à hauteur de Louna.

« Le seul remerciement que j'accepterai de ta part à partir de maintenant ce sera un beau sourire sur ton visage. »

La jeune femme posa une main sur l'épaule de la jeune fille en souriant de plus belle, avant de reprendre :

« Et puis, je ne te trouves pas mal éduquée, bien au contraire, si tu m'avais vu à ton âge ! Ne te prends pas la tête pour ce genre de chose. Ici nous sommes tous une grande famille, mais je préférerais être ta sœur que ta mère, je ne suis pas si âgée ! »

Plaisantant à nouveau pour égayer un peu plus Louna, elle s'écarta pour ne pas se montrer trop familière avec la jeune fille, malgré ce qu'elle venait de lui dire, mais aussi pour se saisir des clefs qu'elle avait récupéré.
Une fois ceci fait, elle s'approcha à nouveau de l'adolescente et fit tinter le jeu de clef devant ses yeux. Il y avait trois clefs. Une pour la chambre, une pour son armoire privée et une autre pour sa table de nuit. L'institution n'aimait pas vraiment les curieux, et il fallait que les élèves puissent se savoir en sécurité.

« Mission accomplie ! Du moins pour cette nuit, je t'avouerai que je n'ai croisé personne, mais maintenant que tu as ta chambre, je ne pense pas qu'ils t'en retirent l'accès. »

Elle lui fit un clin d'oeil et pris la main droite de Louna pour déposer les clefs au creux de sa paume guérie.

« Ah oui, et pour l'extérieur... Ne t'en fais pas non plus, il n'est pas question de cacher le fait que nous soyons amies après tout, donc ne stresses pas non plus avec ça, je ne pourrais peut-être pas être toujours là, mais je ferai de mon mieux. »

L'important, c'était de ne pas la décevoir, donc de ne pas lui faire de fausses promesses. Cécile aimait bien la jeune fille et elle l'aiderait jusqu'à ce qu'elle puisse voler de ses propres ailes, mais elle ne serait jamais comme sa mère et ne pourrait sûrement pas la considérer comme sa petite sœur, elle sera au plus sa protégée, et sûrement celle de son ami aussi, bien qu'elle s'attendrissait souvent bien plus facilement que lui... À moins qu'il ait un peu changé par rapport au passé... Et elle aussi avait changé et Louna changerait... Alors autant qu'elle profite de l'insouciance que pourrait lui offrir l'institution.

« Prête à partir à l'aventure ? Il faut que je te montre le passage de ma chambre à la tienne, et que tu découvres ton superbe dortoir. J'espère juste pour toi qu'il ne sentira pas trop le renfermé... »

Elle fit une grimace, se rappelant de sa première arrivée dans son propre dortoir puis sourit à nouveau, jouant plus un rôle pour divertir la jeune fille que se plaignant de la qualité sanitaire des chambres de l'institution.
Elle se dirigea vers le porte-manteau et prit son manteau avant de le tendre à Louna.

« Tu devrais au moins enfiler ça et des chaussures avant de sortir, on risquerait de se faire disputer toutes les deux si tu sortais pieds nus et en chemise de nuit à cette heure-ci... »

Car ce n'était pas encore l'heure du coucher, alors que l'on sorte ainsi au milieu de la nuit pour satisfaire un besoin naturel passait encore, mais autrement on demandait un minimum de bienséance.
« Mais rassures-toi, en ce moment, ils doivent tous être en train de manger au self. »

Cécile voulait tout de même éviter que la fille ait peur de sortir par sa faute. Alors elle lui fit un sourire engageant et attendit sagement qu'elle se prépare à sortir.

Durant l’absence de Cécile Louna s’était lavée sans encombre malgré sa peur de l’eau. Peut-être était-ce dû au fait que seul sa partie féline était hydrophobe et que la seconde, humaine n’avait aucunement peur de cet élément. En prenant les aptitudes des félins la jeune fille prenait en même temps leur force et leur faiblesse. Cependant, si elle restait sous sa forme humaine sans utiliser son pouvoir elle gardait ses propres peurs et ses propres craintes. Celles de son côté animal ne pouvaient se manifester que lorsqu’elle utilisait une infime partie voire la totalité de son don.

Une fois qu’elle fut sortie de la salle de bain la fillette se dirigea vers la jeune professeur pour la prendre dans ses bras. Celle-ci fut naturellement surprise par cette action inattendue ce qui accentua le sentiment d’interdit que ressentit Loulou en faisant ça. Louna après être restée un instant dans les bras de la jolie brune lui adressa la parole pour s’excuser, puis elle desserra son étreinte ce qui permit à Cécile de se baisser pour être à la hauteur de la jeune fille. Cette personne était vraiment unique… Elle aurait pu lui demander un dédommagement pour tous ces évènements… L’atteinte à sa vie… L’état dans lequel son lit et son sol étaient maintenant… Les scènes plus gênantes les unes que les autres et pourtant … rien. Cécile annonça à Loulou qu’elle voulait être remerciée par un sourire … Comment était-ce possible ? Louna ne le comprit pas, elle était perdue.

La demoiselle au regard angélique posa sa main une épaule de Louna en souriant avant de continuer en lui expliquant qu’elle la trouvait bien plus éduquée qu’elle-même à son âge. Elle tenta de lui faire comprendre que l’institut était une famille et qu’elle préférait être considérée comme une sœur et non comme sa mère à cause de son âge.

Louna n’en revenait toujours pas, non seulement Cécile ne lui demanda rien en retour de son aide, mais elle ne lui en voulut pas de l’avoir vieilli ainsi… Habituellement elle se serait fait gronder, les femmes n’aimant pas être vieilli. La gentillesse de cette femme était elle donc sans fin … où prenait elle tout sur elle pour aider les autres aux risques de se détruire elle-même… Louna ne le savait pas, mais cette sensation de bien-être, de bonté était avant son arrivée ici inconnue pour elle, car pour Loulou son passé bien qu’il fut magique un instant, tourna par la suite au cauchemar et ses instants furent à jamais gâchés. Elle était heureuse avec Cécile et cette sensation personne ne pourra jamais lui voler... Louna le savait au fond d’elle, elle espérait du plus profond de son être que ces moments étaient vrais et non tâchés par des mensonges ou des peurs qui obligeraient la jeune femme à agir ainsi à son égard. Mais comment pouvait elle douter une seule seconde d’une personne aussi douce … Cela relevait de l’impossible ou de la paranoïa.

-Merci de tout faire pour que je me sente à l’aise, cependant vous m’avez demandé un sourire en remerciement et rien d’autre, mais il est déjà trop tard …

Louna sourit à sa professeur de mathématiques en s’excusant de sa maladresse.

Je suis navrée de vous avoir donné un âge qui n’était pas valorisant pour vous… Je sais pertinemment que vous ne m’en tiendrez pas rigueur et de toute façon je dois bien avouer que je n’ai jamais su estimer l’âge de qui que ce soit. Mais cela n’excuse pas mon geste et même si vous ne vous êtes visiblement pas senti gênée, je tiens tout de même à vous présenter mes excuses.

Cécile décida de s’éloigner de Loulou pour se saisir des clefs qu’elle avait empreinté à l’administration et pour les faire résonner devant le regard de Louna. Il y avait trois clefs et la jeune femme s’exclama que « la mission était accomplie ». Ne voulant pas lui donner de l’espoir en vain, la jolie brune confia à la petite qu’elle ne savait pas si dans un futur proche elle serait autorisée à garder cette chambre, mais elle avait bon espoir que cela se fasse. Pour lui montrer qu’elle avait dorénavant un chez soi, la ravissante professeur saisit la main de Loulou pour y déposer le trousseau de clefs. Une fois de plus Cécile fut rassurante pour Louna, quand elle lui dit qu’elles pouvaient montrer leur amitié au grand jour sans craindre des représailles.

Merci… Je dois vous paraître ridicule à force de toujours vous dire Merci, désolé, je m’excuse ….Cependant, comment exprimer ma gratitude envers vous sans eux … Merci de m’accepter comme je suis et de ne pas me jeter aux oubliettes pour mes faits et gestes.

Tout était maintenant réglé à l’exception de deux choses, le chemin menant à sa chambre et l’heure…Il était trop tôt pour que la petite se promène librement dans sa tenue actuelle.

Je ne pense pas que ce soit un problème, quoiqu’il doit faire froid à cette heure-ci… mais bon tant pis j’ouvrirais les fenêtres et une fois l’odeur partie je les fermerais avant d’allumer le chauffage s’il fonctionne. Hihihih

La jeune fille se mit à rire en voyant l’expression qu’avait prit le visage de Cécile avant qu’elle lui offre un nouveau sourire dont elle avait le secret.

Par…Pard.. Pardon hihihihh Ahahaha excusez-moi, je ne voulais pas vous manquer de respect, mais … comment dire …. Rien ce n’est rien… promettez-moi une chose s’il vous plait, quoiqu’il arrive restez comme vous êtes, ne changez rien et ne refusez pas non plus ce que vos amies ont à vous offrir, car vous le méritez plus que quiconque.

Suite à ce discours, Cécile tendit son manteau à Louna pour qu’elle puisse sortir de la chambre dans une tenue plus décente qu’une chemise de nuit. Loulou écouta son interlocutrice et comprit qu’elle devait porter ce manteau et mettre des chaussures pour sortir dans les couloirs. Si elle ne le faisait pas elle risquait non seulement de s’attirer des ennuis, mais également à Cécile et elle ne le voulait pas. La fille aux oreilles de chat enfila alors le manteau et les chaussures appartenant à la jeune professeur avant que celle-ci la rassure en lui expliquant que tous les élèves devaient être au self à cette heure-ci.

Louna une fois habillée avança vers la porte. Elle resta quelques instants bloquée devant celle-ci avant de prendre son courage à deux mains et de l’ouvrir d’un coup. La différence de lumière entre le couloir et la chambre lui brouilla la vue quelques secondes. Une fois celle-ci recouverte elle regarda de chaque côté dans le couloir en ne sortant que sa tête, elle avait visiblement peur de croiser quelqu’un d’autre. Dès qu’elle se rendit compte que la voie était libre la jeune fille avança avec prudence et sortit de la chambre en marchant prudemment. Les chaussures qu’elle avait aux pieds étaient trop grandes, donc Loulou ne pouvait pas courir ou marcher à une allure soutenue. La petite se dirigea vers la fenêtre la plus proche d’elle pour observer le paysage… Le spectacle était magnifique. Bien que la nuit tombée, on pouvait encore apercevoir la couleur des feuilles d’automne sur les arbres qui étaient proches de la vitre. Il y avait non seulement ces couleurs, mais également la lune qui apparaissait. Ce spectacle fit oublier un instant à Louna qu’elle était dans cet institut pour mutant et qu’elle devait rejoindre sa nouvelle chambre. La fillette fit un vœu, quand une étoile filante passa devant ses yeux. La jeune fille se mit à sourire, ses yeux étaient pétillants tel un feu d’artifice. Elle se retourna vers Cécile le sourire jusqu’aux oreilles et elle lui annonça d’une voix douce et pleine de vie.

Je suis prête, nous pouvons aller visiter ma nouvelle chambre !

La jeune fille voulu ouvrir le pas, quand elle se rendit compte qu’elle ne savait pas où aller. Elle fit donc demi-tour avant de prendre à nouveau la parole.

Euh…. Je vais vous suivre excusez-moi, je me suis laissée emporter par mon enthousiasme.

» L'arrivée de Kiryu
» Une nouvelle arrivée ? [Pv : Alice]
» .:Maps [un beau topic d'arrivée pv Antoine xD]:.