Le plan Bêta. [ Kirua Kunchikua ; Nance Vlamisky ]

Aoi était assise au bord de l'eau à contempler cette belle étendue liquide. Il n'y avait que cet endroit qui pouvait l’apaiser. L'endroit était calme, le vent soufflait doucement. Il ne faisait pas froid certes, mais pas assez beau pour sortir sans un parapluie à côté de soi. C'était donc un cadre idéal pour la méditation.

Cela faisait déjà quelques jours que Aoi était entré dans cet institut et elle n'avait trouvé aucune information sur sa sœur. Ne voulant pas se faire plus de mal, elle réfléchissait à un plan pour s'introduire dans le bureau du directeur. Une fois à l'intérieur, il ne suffirait qu'à regarder les dossiers des élèves présents et passé pour connaître la vérité. Aoi n'était pas dupe et savais qu'elle ne pourrait pas partir en milieu d'année, pourtant elle ne savait pas comment elle réagirait si sa sœur n'était pas passé dans cet institut. Une déception totale ? Possible, mais cela n'était pas envisageable. Non elle n'avait pas fait tous ces efforts pour qu'ils ne soient pas récompensés.

Regardant évasivement l'eau cristalline, elle savait qu'elle ne pourrait pas s'introduire dans le bureau du directeur toute seule. Les risques étaient trop grands et elle n'avait pas eu le temps de faire tous les repérages souhaités. Non il faudrait des pions. Un seul ne suffirait pas, car il n'y aurait personne pour surveiller le couloir pendant l'intrusion. Il fallait donc une autre personne. Des personnes simples d'esprit ou simplement maladif de situations improbables. Il est vrai que de s'introduire dans le bureau du directeur en début d'année n'était pas commun.

Savourant la brise fraiche, Aoi réalisa qu'il fallait qu'elle se couvre en cas de problème. L'institut avait l'air récent, mais elle n'avait pas détecté la présence de caméra durant ses allés et venu. Il faudra peut-être mettre des gants pour les empreintes. Cela pourrait paraître stupide, mais on n'est jamais trop prudent. La base de toutes stratégies et de prévoir un plan de fuite avant le plan d'attaque. Comme aux échecs. Si l'on est bloqué, il nous faut toujours un moyen pour nous sortir de la situation et reporté le prochain tour. Cette retraite permet d'élaborer un nouveau plan d'attaque pour pouvoir enfin faire échec et mat.

Le problème était de trouver les deux volontaires. Comment convaincre deux personnes à l'accompagner dans ce périple suicidaire ? Non, il ne sera suicidaire que pour les deux personnes qui viendront avec elle. Elle pensa à Kiryu, mais ne le connaissant pas assez et elle ne pouvait ( ou voulait ) pas le mettre dans une telle galère. Non il servirait plus tard. Il fallait deux personnes inconnues au bataillon. Cela ne serait pas difficile, car Aoi ne connaissait pratiquement personne dans l'institut.

Agitant sa main doucement sur l’eau, quelques gouttes puis une flaque se mit à léviter. Se concentrant un minimum, une forme sphérique se créa. Souriant naïvement devant celle-ci, elle était dans l’impasse. Le plan alpha ce déroulent doucement, il faillait mettre le plan bêta en route. Le problème était toujours les deux pigeons. S'énervant, une plus grosse quantité de liquide sorti de l'eau pour s'ajouter à la sphère. Bientôt cette boule sera trop grosse pour qu’Aoi puisse la supporter et donc retournera là où tout à commencer.

Regardant la boule avec insistance, elle ne fit pas attention au bruit de pas qui devenaient de plus en plus fort derrière elle. Quand elle se décida à tourner la tête pour voir la tête de la personne qui était venue l'importuné, un éclair jailli à cinq cm de ses yeux pour se cracher dans la sphère. La jetant contre le sol pour ne pas répandre l’électricité dans l’eau, Aoi se leva en sursaut en regardant l’être étrange qui se dressait devant elle.

« Tu ne pourrais pas faire attention ? » Avait-elle dit d'une voie calme.

L'électricité ; cet élément qui pourrait être fort utile en cas de fuite. Il lui fallait cette personne dans son groupe. Attendant la réponse du petit, elle espérait qu'il ne se braque pas comme le ferait tous les gamins pré-pubert de cette planète.

[ P.S. : Mon correcteur orthographique est tombé en rade donc j'espère que ce n'est pas trop chaotique. ]

Depuis son entrée dans son nouveau domaine de résidence, Nance s’était d’abord installé dans sa chambre, comme pour mettre un périmètre de sécurité autour de lui, en cas de problème. Les rencontres dans le hall confirmaient bien que c’est une école ici et cette idée le rassurait. Au moins, il pourra éviter la solitude ici. Lui qui pensait que c’était plus un centre de recherche qu’autre chose, l’endroit était assez spacieux et plus contemporain qu’il ne l’aurait cru. Il était dans une chambre avec une certaine Aoi et quelqu’un d’autre, vu l’état du lit, mais il ne le connaissait pas encore.
Nance sortit de sa torpeur et décida de faire un tour dehors. Il avait d’abord pensé de faire un tour dans les locaux, mais apparemment, pour les nuages noirs, ce n’était pas pour aujourd’hui et à la place, une petite brise s’était installée, faisant mouvoir les arbres à la fenêtre. Parfait pour faire un tour et méditer sur son avenir. N’ayant pas de gants, il se contenta d’une écharpe blanche, d’un pull déteint et d’un jean. Vraiment banal quoi. Il aurait pu se rendre invisible. Il sortit de la chambre et … se demanda comment sortir d’ici. Même si Nance avait un bon sens de l’orientation, il était dans un château et donc assez grand. Il avança doucement puis décida d’accélérer le pas. Ce n’est vraiment pas le top de se perdre dans l’institut dès le premier jour. Il marcha dans plusieurs couloirs, descendit un escalier puis tourna à gauche et à droite avant d’arriver finalement dehors. Le Lac était visible d’où il était et Nance le trouvait assez grand.

*J’espère que des élèves auront eu la même idée que moi, ça fera des rencontres en plus*

Avançant dans l’herbe, il ne voyait cependant personne. Rien. Mais bon, il avait furtivement regardé, et peut-être que les élèves étaient tous entrain de faire des activités à droite et à gauche. Les cours n’ayant pas encore repris, ils devaient s’ennuyer ferme, et malgré le manque de soleil, et la petite brise fraiche, il serait meilleur d’être dehors. Mais il se pourrait aussi que l’institut venait d’ouvrir ses portes d’où le manque d’élèves. Enfin bon, il allait rester ici pour un bout de temps et se demanda comment il pourrait contrôler son Don. Il avait peut-être d’autres personnes avec le même Don et ils l’auraient même peut-être amadoué. Nance se sentait de plus en plus excité à l’idée d’avoir de nouveaux compagnons, qui, en plus, ne le jetteront pas comme une vieille chaussette au premier changement étrange. Le matérialisateur ne voulait pas tester son pouvoir ici, de peur d’enlever une partie de cette herbe verdoyante. Apparemment, il pouvait dématérialiser certains objets et même les re-matérialiser après. Mais c’était douloureux au niveau des maux de tête. Il n’avait pas remarqué qu’il s’approchait du lac et que deux élèves s’y tenaient.

Un flash le sortit de ses pensées et il tourna la tête vers la source de cet éclair. Il y avait la jolie Aoi aux cheveux verts ainsi qu’un gars, de dos, portant un bermuda et une chemise noire apparemment ouverte.
Se rapprochant doucement malgré lui, il entendit une conversation fougueuse :

« -Tu ne pourrais pas faire attention ?

-Désolé...Mais le problème c'est que je faisais attention.
Ça va pas de bobo ? Je ne t'ai pas touché ? »

Nance vit le gars à la chemise noire se rapprocher pour voir les dégâts. Apparemment, c’était lui qui avait provoqué l’éclair. Contrôlait-il la foudre ? Non c’est impossible, on serait tous les trois grillés, du moins, tous les deux. L’électricité alors ? C’est étrange, il peut faire parvenir le courant où il veut, sans conducteur direct. Enfin bref, il décida de montrer sa présence, un peu agacé que ces deux la ne l’avaient pas remarqué :

« -Salut vous deux. Vous êtes des élèves d’ici ? »

Nance regretta presque sa question. Bien sur qu’ils étaient d’ici, ce n’était pas des voleurs.

« -Bien sûr que vous êtes des élèves, désolé de cette entrée assez nulle. J’aimerais savoir, désolé de ma curiosité, mais quels sont vos pouvoirs ? »

Tout se passa si vite. Un instant plus tôt elle était tranquillement assise sur l’herbe à savourer la tranquillité de l’endroit où elle se trouvait et un instant pus tard elle était face à face avec un garçon qui était plus grand qu’elle. Qui plus est, il l’avait complètement déstabilisé dans les pensées de la jeune femme compte tenu de son entrée électrifiante. Elle qui avait besoin de monde pour mettre son plan a exécution avait trouvé le pion parfait pour l’aider. S’il y avait une caméra, un code électrique ou quelque chose du genre, le garçon se rendra utile en les faisant exploser.

Il fallait donc faire en sorte de ne pas paraître trop énervé, trop choquer, mais le mettre en confiance pour pouvoir l'inclure dans son stratagème. Tout dépendait donc de l'intonation de sa voix, de la facilitée qu'elle aurait de lui parler et surtout ne pas paraître stupide devant lui. Par contre, il fallait quand même le choquer pour ne pas avoir l'air d'avoir une idée en tête. Prenant tous ces facteurs en compte elle prononça d'une voix calme:

« Tu ne pourrais pas faire attention ? »

Le ton était donné. Maintenant tout allais commencer. Si son interlocuteur était un minimum intelligent il ne répondrait pas par la violence, mais par la pensée. Pourtant, elle ne l'avait pas encore regardé. Elle ne savait seulement qu’une chose : il était plus grand qu'elle. Contrairement à ce qu'elle pensait, le garçon ne prit pas le temps de réfléchir pour lui répondre.

-Désolé...Mais le problème c'est que je faisais attention-

Problème à bord. Il faisait attention et il avait littéralement commencé à faire évaporer la sphère d'Aoi. Ne comprenant pas trop comment on pouvait faire attention tout en explosant les choses des autres, elle ne relevât pas. Pourtant, elle se disait que si le garçon n'avait pas fait exprès tout en se concentrant sur ce qu'il faisait, que devait-il se passer quand il n'y pensait pas? Ce jeune homme devenait de plus en plus important dans la nouvelle partie d’échec qui allait se produire. Le deuxième ne serait pas trop difficile à trouver et son rôle ne serait que de simplement surveiller les couloirs.

Se rasseyant pour penser plus précisément à son plan d'attaque, elle oublia complètement la présence du jeune homme. Il était sa pièce maîtresse, mais avant de l'utiliser il fallait prévoir comment faire. Voyant que celui-ci était rentré complètement dans son champ de vision, elle remarqua le fond bleu de ses yeux. Une couleur qu'elle chérissait tout particulièrement, car c'était la couleur de la rose synthétique que lui avait offert sa sœur.

-Ça va pas de bobo ? Je ne t'ai pas touché ?-

Donc en plus d'être maladroit il était polit. Voilà que tout allait bien. Aoi le fixait du regard. N'ayant pas l'habitude de regarder autre part que dans les yeux des gens quand ceux-ci lui parlait, cela rendait certaine personne nerveuse. Pourtant, elle ne voulait pas qu'il s'énerve, non, il ne fallait pas. Essayant de sourire, elle lui répondit d'une voix tout aussi calme que la dernière fois.

« Non juste un peu surprise, mais tout vas bien ne t'inquiète pas. Et toi comment vas-tu? »

En effet, quand Aoi avait jeté sa sphère, une fine quantité du liquide avait atteint les rangers du garçon les faisant fumer. S'apercevant qu'il n'avait pas compris ni vue ce qui s'était passé aux niveaux de ses orteils, Aoi comprit qu'elle venait de faire une gaffe. Mais ceci n'était pas une gaffe inutile car elle pouvait très bien s'inquiéter vis-à-vis du personnage qui était accroupi devant elle. Ouvrant la bouche pour lui redemander quelque chose, elle se fit coupé par une voix qui lui était familière.

« -Salut vous deux. Vous êtes des élèves d’ici ? »

Regardant d'où provenait la voix, elle ne put s'empêcher de pousser un soupir en voyant Nance qui se dressait devant eux. Encore lui ? Décidément il la suivait partout. Pourtant, Aoi pensa qu'il ferait un bon second dans son plan. Il était simplet et faisait du bruit. Si un problème survenait, se serait lui qui se ferait prendre. Comme à son habitude, il posait des questions sans intérêt direct. Vous êtes des élèves d'ici ?

« Non, moi s'est Pyramide Head et lui c'est Nosferatu et nous sommes tes pire cauchemars » pensa-t-elle

Inutile de vous dire qu'elle ignora la question stupide. Voyant que personne ne lui répondait, il enchaînât sur une autre question qui était tout aussi extravagante:

« -Bien sûr que vous êtes des élèves, désolé de cette entrée assez nulle. J’aimerais savoir, désolé de ma curiosité, mais quels sont vos pouvoirs ? »

Pour une entrée assez nulle il ne pouvait pas faire pire que la dernière fois où il avait imité le cri d’une bête en train de se faire égorger. Voyant qu’il restait debout devant eux, Aoi n’oubliât pas qu’elle voulait qu’il participe à son plan. Lui faisant un sourire elle lui demanda doucement :

« Bonjour Nance. Tu veux t'asseoir avec nous ? On se demandait qu'elle serait la pire bêtise que l'on pourrait faire. Si tu as des idées....»

Voyant que son premier interlocuteur était perplexe, elle lui fit un clin d’œil pour l’inviter à rentrer dans son jeu. C’était donc une sorte de test pour savoir s’ils étaient aptes à appliquer le plan.

Son entrée nulle était assez désastreuse mais Nance s’en fichait pas mal. Il se souvenait d’Aoi-aux-cheveux-verts mais pas du gars-à-la-chemise-noire. Surement un nouveau comme lui ou un gars qui sortait peu, vu son teint blanchâtre. Ce fut Aoi qui brisa le silence en répondant à ses " questions ", enfin, en oubliant d'y répondre :

« Bonjour Nance. Tu veux t'asseoir avec nous ? On se demandait quelle serait la pire bêtise que l'on pourrait faire. Si tu as des idées....»

La réponse était assez plaisante à entendre non seulement au niveau de la demande, mais en plus d’une demande de relaxation à ses jambes, elle lui proposa une activité assez intéressante, si la proposition n’était pas ironique. Et donc, il s’assit paisiblement à droite de l’électricien de façon à former un triangle. Par contre, pour le gars, la question de Nance était assez inutile ou dérangeante. Peut-être qu’il avait cassé un début de plan de drague sophistiqué ? Son soupir prouvait une certaine gêne. Le gars salua Nance avec une légère hésitation à peine perceptible. Enfin bref, en tout cas, il lui répondait à sa question, mais indirectement :

« -Mon pouvoir ? C'est d'attirer particulièrement bien les emmerdes. Et d'ailleurs j'étais en train d'en parler avec mademoiselle, et je voulais cramer les neurones de professeur pour qu'ils ne puissent pas s'en souvenir. Mais elle m'a rappelée que si je le faisais on n'aurait plus personne pour faire les commissions et nous remplir l'estomac. Donc maintenant j'ai un certain doute. Et puis si je le fais et que je me loupe on sera tout de suite que c'est moi. Il est bien plus intéressant de faire une bêtise...et de réussir à faire accuser un autre non ? -»

Nance ne savait pas trop comment prendre sa réponse. Ironie ou Humour ? Ou les deux ? Et même aucun, se qui aurait paru suspect. De toute façon, griller un prof n’aurait été admis par personne, humains mutants compris. Il se demandait même comment il pouvait douter de paroles à ce clown blanc. Enfin bref, il était peut-être moins sarcastique qu’il en avait l’air. Il préférait sauter cet argument-là.

« - Vu sous cette angle, faire accuser quelqu’un d’autre est plaisant, mais si tu te retrouves accusé à la place d’un autre, c’est que soit t’es bête, soit tu as fais confiance aux mauvaises personnes et les personnes rancunières sont dangereuses. »

Reprenant son souffle, il regarda les deux interlocuteurs, le gars à l’électricité puis Aoi, avant de reprendre :

« -Niveau bêtise, il y a plein de trucs, cela dépend du contexte, du simple bordel à vol dans la cuisine, en passant par la fouille du coffre fort du directeur, s’il en possède un. Evidemment, le coffre fort est à éviter, sauf si vous voulez finir dehors. Personnellement, je n’ai pas d’autres endroits comme je préfère m’abstenir. »

Maintenant qu’il avait balancé son idée sur le sujet à la va-vite, il se préparait à entendre les réponses. C’est Aoi qui avait proposé pour l’idée des conneries, et l’autre gars n’était pas aussi ici pour rien. Cette journée s’annonçait prometteur au niveau de l’amitié que Nance pourrait tracer avec eux. Mais il fallait qu’il sache s’ils étaient dignes de confiance car un père comme le sien lui suffit amplement.

Tout commençait à rentrer dans le cadre du plan d'Aoi. Il y avait un personnage qui avait le pouvoir de tout faire sauter en cas de problème et un autre qui servirait de bouc émissaire. Que demander de plus ? Plus le temps passait et plus Aoi en perdait. L'adrénaline liée à la trouvaille des deux pions lui avaient une envie de mettre le plan à exécution le jour même. Pourtant, il ne fallait pas trop se hâter. Il fallait les emmener dans la direction où celle-ci voulait en arriver pour pouvoir plus simplement les manipuler comme elle le voudrait. Elle était le cerveau et eux étaient ceux qui partaient en première ligne. Au final, on ne fait jamais en sorte que le cerveau soit en danger pour ne pas que son savoir se retourne contre nous. C’est dans cet état d’esprit qu’elle rajoutât la rodomontade à la fin de l’accueil de Nance.

-Salut Nance...-,

Le jeune homme n’avait pas l’air très enthousiaste. D'ailleurs Aoi ne connaissait toujours pas le prénom de celui-ci. Ce qui n’était pas très férin. Si elle ne connaissait pas son prénom, il n’avait pas connaissance du sien non plus donc la jeune femme y trouvait son compte. Le seul petit problème était Nance. Moment de solitude pour Aoi qui admit que s’il se faisait prendre, les profs ne le croiraient surement pas. Tout était donc comme elle le souhaitait. Voyant que son premier interlocuteur penchait la tête, elle attendit sa réponse pour savoir s’il était avec elle dans ce traquenard.

-Mon pouvoir ? C'est d'attirer particulièrement bien les emmerdes. Et d'ailleurs j'étais entrain d'en parler avec mademoiselle, et je voulais cramer les neurones de professeur pour qu'ils ne puissent pas s'en souvenir. Mais elle m'a rappelée que si je le faisais on n'aurait plus personne pour faire les commissions et nous remplir l'estomac. Donc maintenant j'ai un certain doute. Et puis si je le fais et que je me loupe on sera tout de suite que c'est moi. Il est bien plus intéressant de faire une bêtise...et de réussir à faire accuser un autre non ?-

Il avait donc joué le jeu. Il y avait seulement la première partie de la question qui troublait la demoiselle. Avait-il osé relever la calomnie de Nance ? Elle se mit à sourire quand celui-ci eut l'audace de lui rétorquer par une composition simple et clair, que la question que Nance leur avait posé n'était simplement pas fondé et un peu fleur de nave. La capacité à enchaîner sur une idée de bêtise à accomplir lui valut un point de plus dans son estime. Était-il encore plus cynique qu'elle ? Elle ne savait pas et ne voulais pas le connaître, mais elle comprit simplement que si elle avait besoin de monter des plans farfelu, il serait une pièce maîtresse. Enfin la dernière partie de la question laissa la petite de marbre. S'il avait vu clair dans son jeu, il ne fallait pas laisser percevoir que ses craintes étaient fondées. Tout en prenant une voix calme elle répondit doucement.

« Il est vrai que de faire accuser quelqu'un d'autre serait le plus intelligent, mais je pars sur le principe que si on fait quelque chose d'absurde ou tout simplement casse-cou, il faut en assumer les conséquences. »

Elle avait défendu sa position et n’avait pas faibli. Le ton, l’expression du visage, les yeux dans ceux de son premier interlocuteur, tout était calculé, pensé et étudié. Voyant que celui qu’elle surnommera la batterie ouvrait la bouche pour surement lui répondre, la voix de Nance retentit dans les airs.

« - Vu sous cette angle, faire accuser quelqu’un d’autre est plaisant, mais si tu te retrouves accusé à la place d’un autre, c’est que soit t’es bête, soit tu as fais confiance aux mauvaises personnes et les personnes rancunières sont dangereuses. »

Soupir. Si seulement il savait que celui qui se ferait accusé s'il y avait le seul problème serait lui, il ne dirait pas cela. Aoi n'avait pas prononcé le prénom du petit par hasard. Elle voulait que la batterie le connaisse pour couvrir ses arrières et bien sûr, ceux d'Aoi. Deuxième soupir. Il parlait maintenant des personnes rancunières. Aoi avait envie de lui rétorquer que si la personne se faisait prendre, même si elle est rancunière, c'est cette personne que se fera lyncher. Pourtant, il ne fallait pas qu'elle le prononce, car cela voudrait dire qu'elle avait quelque chose derrière la tête. Ce grattant le dessus de la tête par reflex démontrant un ennuie ou une gêne, Nance reprit du poil de la bête.

« -Niveau bêtise, il y a plein de trucs, cela dépend du contexte, du simple bordel à vol dans la cuisine, en passant par la fouille du coffre fort du directeur, s’il en possède un. Évidemment, le coffre fort est à éviter, sauf si vous voulez finir dehors. Personnellement, je n’ai pas d’autres endroits comme je préfère m’abstenir. »

Tout à coup, Nance devenait intéressant. Sans le vouloir il avait annoncé la couleur. Le bureau du directeur. L’objectif de la jeune fille. Il s’avérait plus utile que prévu. L’idée d’un coffre fort dans le bureau du proviseur paraissait totalement improbable, mais cela pourrait lui donner une bonne excuse pour engager le groupe dans son plan sans qu’il ne s’en aperçoive. Par contre, il fallait tout d’abord qu’elle réponde à son tour aux sujets qu’elle avait lancé. Prenant un air songeur elle déclara :

« Personnellement, je pensais plutôt à vider les provisions de nourriture de l'institut pour nous offrir un festin ou quelque chose du genre. Mais l'idée de s'introduire dans le bureau du directeur me tente dorénavant.»

Elle avait couvert ses arrières. Tout se passait comme elle l’avait prévu. Sans laisser aux autres de formuler une réponse, elle continua son discours.

« Puis, s'introduire dans le bureau du proviseur serait un bon défi. Surtout en début d'année »

Regardant les deux personnes devant elle, elle attendait les réponses, impatiente de savoir s'ils étaient avec elle ou déclaré absent.

[ férin --> Se dit de certaines maladies qui offrent un caractère dangereux ]

La discussion prenait une tournure étrange. La simple question d’Aoi qui semblait être de l’humour, devenait de plus en plus sérieuse. Donc ces deux là avaient envies d’adrénaline. Cette idée plaisait assez bien à Nance car, vaut mieux avoir de bons amis connaissant les risques et plutôt casse-cou que de pauvres mollassons qui passent leurs journées dans un livre ou sur un ordinateur. Quoique, il est arrivé à Nance de jouer aux échecs ou de lire un livre.
Aoi avait pris le contrôle de la discussion, comme s’ils se passaient le tour de parole pour dire leurs avis sur la bêtise à faire.

« -Personnellement, je pensais plutôt à vider les provisions de nourriture de l'institut pour nous offrir un festin ou quelque chose du genre. Mais l'idée de s'introduire dans le bureau du directeur me tente dorénavant.
Puis, s'introduire dans le bureau du proviseur serait un bon défi. Surtout en début d'année »

Le choix du lieu commençait à se faire. Évidemment, c’était le plus difficile et le plus risqué. En début d’année, c’était vraiment le genre de chose à éviter. Mais Nance ne voulait pas se défiler pour autant. Il aurait l’air de quoi ? Non, il fallait qu’il participe à cette aventure du moment qu’il ne se faisait pas choper. C’était la seule pensée qui le mettait mal à l’aise. Mais bon, cette escapade allait être excellente pour l’adrénaline.

« -Visiter le bureau du directeur ? L'idée semble plaisante, mais pour y faire quoi ? Il n'y a aucun intérêt d'y aller maintenant alors que nous ne somme pas en période d'examen, alors mis à part si vous avez quelque chose à aller chercher dans ses affaires, je ne vois pas ce que cela nous apporterais d'y aller. »

L’électricien, comme le surnommait Nance vu qu’il ne connaissait pas son nom et n’était pas sûr de l’avoir, semblait un peu plus réticent à l’idée. Mais sa question était assez, voir très pertinente. Que chercher dans le bureau du Directeur ? Dans ce lieu, censé être normal, il pourrait y avoir des tas de papiers comme des lettres de recommandations de certains élèves, des demandes de frais, des fiches des élèves présents dans l’institut, les fiches d’examen peut-être déjà préparées surement une bibliothèque et d’autres choses utiles à trouver et à savoir. Personnellement, Nance visait la fiche des élèves pour savoir les pouvoirs des autres, sa curiosité débordait d’impatience, mais il ne fallait pas se précipiter sinon ça risquait de déraper voir de foirer complètement au risque de se faire prendre ou pire.
S’asseyant plus confortablement pour savoir quoi répondre à la question qu’il aurait aimée poser, Nance regarda l’électricien se mordiller la lèvre. Peut-être qu’il n’aimait pas cette idée au final et tentait de se dérober sans pour autant vouloir se montrer franc. Croisant ses jambes pour mettre ses mains dans le dos afin de regarder le ciel, il continua sur son idée.

« -S'introduire dans le bureau du directeur peut en effet être intéressant. Mais il ne faut pas y aller pour rien, il faut trouver quelque chose à y faire. Et surtout savoir ce qu'il peut nous arriver en le faisant, nous sommes dans un établissement pour mutant après tout. »

Apparemment, il avait envie d’y aller mais avait peur des conséquences. Quelqu’un n’ayant pas ou peu d’imagination serait d’accord pour cambrioler le bureau comme il n’imaginait les pires des scénarios. Cela montrait que L’électricien n’était pas bête vu qu’il avait posé le doigt sur un problème épineux. Nance prit la parole pour énoncer l’idée qui le titillait.

« - Pour le bureau, c’est assez risqué, mais je suis d’accord. Mais maintenant qu’on a le lieu, le mieux aurait été de trouver la " bêtise " à faire. Pour ma part, l’idée ce serait d’aviser sur place car on ne connaît pas le bureau ni par sa taille ni le fait qu’il soit vide ou pas.
Sauf si vous avez déjà visité le bureau pour une raison quelconque ».

Nance affichait un petit sourire ironique vis-à-vis de sa dernière phrase. Il aurait été probable que l’un des d’eux soit déjà passé par le bureau du Dirlo pour un motif plus ou moins avantageux. Mais ça voudrait dire qu’il est peut-être surveillé ? Non, pas besoin de se monter la tête, il fallait voir de l’avant.

« - Sinon, je suis assez d’accord avec toi » dit Nance en montrant Chemise Noire.

« - Si nous sommes dans un établissement de mutants, il se pourrait que les professeurs ou autres le soient aussi, et donc comme nous ne connaissons pas leurs dons, il serait judicieux de tenter de les découvrir, comme ça, on aura un aperçu de leur pouvoir et donc de leurs faiblesses. Car en faisant une bêtise, si l’un d’eux peut voir à travers les murs, ce serait très embêtant. »

Voilà, il avait énoncé les principaux problèmes qu’Electrochoc avait sous-entendus. Nance s’amusait à donner des petits surnoms à celui qui avait un pouvoir électrique vu qu’il ne connaissait pas son nom. Il ne restait plus qu’à voir leurs réactions sur ces différentes difficultés avant de passer à l’acte.

La tentions commençais à monter. Aoi essayais de toutes ses forces de garder son calme, mais plus la discutions continuai et plus le plan qu'elle avait mis au point était faisable. Il ne fallait donc pas montrer quoi que ce soit. Les observant minutieusement pour apercevoir les quelques mimiques que pouvait produire ses interlocuteur, elle remarqua que la batterie plissait des yeux. Ne sachant pas s'il se doutait de quoi que ce soit ou simplement que l'idée lui paraissait stupide, elle pensa qu'il fallait qu'elle mette des gants de velours à son égard. Qui sait, il est peut-être moins stupide qu’Aoi l’avait prévu. Toujours en hochant la tête pour déceler des signes distinctifs qui pourraient affirmer que les deux garçons voudraient abandonner, elle s’aperçut que le silence commençait à se faire sentir. Puis, l’un des deux garçons fit sonner sa voix.

-Visiter le bureau du directeur ? L'idée semble plaisante, mais pour y faire quoi ? Il n'y a aucun intérêt d'y aller maintenant alors que nous ne somme pas en période d'examen, alors mis à part si vous avez quelque chose à aller chercher dans ses affaires, je ne vois pas ce que cela nous apporterais d'y aller.-

Il avait mis le doigt sur un point qu'Aoi n'avait pas pris en compte. L'intérêt pour les deux zigotos d'aller dans le bureau du directeur. Bien que leur intérêt ne comptait pas, il leur en fallait un pour accepter de s'embarquer dans cette histoire. Offrant un sourire à son premier interlocuteur, elle lui répondit calmement:

« Oui tu as raison, mais cela pourrait être fun. Une sorte de défis. »

Tournant la tête dans la direction de Nance, elle baissa les yeux par compassion et ensuite la tête. Regardant l'étendue bleutée qui n'était pas très loin d'eux, elle retourna la tête dans leur direction pour casser le silence qu'avait causé sa réplique. Pourtant, elle ne trouvait rien à dire. Si elle continuait son monologue, elle se serait surement fait griller par l'un des deux et sa réflexion qui pouvait paraître à moitié stupide n'améliorait rien. Il fallait que quelqu'un dise quelque chose. Regardant la batterie avec un regard vide, il dû comprendre qu'elle ne dirait rien d'autre, car il rompit le silence.

-S'introduire dans le bureau du directeur peut en effet être intéressant. Mais il ne faut pas y aller pour rien, il faut trouver quelque chose à y faire. Et surtout savoir ce qu'il peut nous arriver en le faisant, nous sommes dans un établissement pour mutant après tout.-

Il lui avait offert la réplique dont elle avait besoin. Une chose sur laquelle rebondir. Regardant les deux avec réserve, elle mit une dizaine de seconde à réfléchir à une formulation de phrase correcte pour rester dans le personnage qu’elle avait joué depuis le début de leur rencontre. Prenant un air de défit envers celui qui s’amusait à vouloir contrecarrer les plans de la petite, elle lui répondit simplement :

« Puis comme tu l'as dit, il n'y a peut-être pas encore les sujets d'examen, mais si on y va, on pourrait faire les repérages pour éviter de se faire chopper dans une futur tentative de fraude. »

Les repérages. Elle avait trouvé le bon filon. Une superbe excuse pour fouiller dans tous les tiroirs qui orneraient le bureau du directeur et enfin arrivé à son but : les dossiers des élèves. Tout s'emboîtait de plus en plus sans que cela n'ait été prévu et pourtant le résultat était plus qu'inespéré. Aoi avait rencontré deux pions magnifiques, les avait fait tourner en rond pour arriver à son résultat qui commençait de plus en plus à prendre forme. La journée n'était pas si moche qu'à l'accoutumé et cela était réellement relaxant. Elle n'avait plus qu'à attendre que les deux approuvent sans rechigner et ils partiraient effectué des « repérages » minutieux. Aoi voulu continuer son explication, mais encore une fois, le grand schtroumf lui avait coupé la parole.

« - Pour le bureau, c’est assez risqué, mais je suis d’accord. Mais maintenant qu’on a le lieu, le mieux aurait été de trouver la " bêtise " à faire. Pour ma part, l’idée ce serait d’aviser sur place car on ne connaît pas le bureau ni par sa taille ni le fait qu’il soit vide ou pas.
Sauf si vous avez déjà visité le bureau pour une raison quelconque ».

Il était vrai que faire des repérages n'était pas une bêtise à proprement parlé. Il fallait donc trouver une idée de bêtise à faire dans le bureau. Nous revoilà au point de départ. Aoi, qui croyait s'en être sortie en exposant une excuse bidon, était de nouveau au point mort. Pourtant, il ne fallait pas laisser tomber son idée si elle ne voulait pas faire remarquer aux autres qu'elle avait, soit juste une envie de faire une bêtise soit qu'elle avait une idée derrière la tête. La première solution signifierait qu'elle se mettrait au même niveau psychologique du petit Nance et le deuxième signifierait qu'elle n'est pas une personne digne de confiance et pour son plan, la confiance de ses deux pions est obligatoire. Ne sachant pas quoi répondre pour ne pas tomber dans les croquis expliqués plus haut, elle se tût et se mit dans une position plus relâché. Elle mit les mains derrières son dos et se laissa lentement tombé pour au final avoir une vue imprenable sur les nuages.

« - Sinon, je suis assez d’accord avec toi »

Elle ne savait pas à qui Nance s'adressait et elle s'en fichait. Elle restait dans la position qu'elle avait prise pour se sentir seul un moment et oublié ne serait-ce qu'un instant son but. Elle était arrivée à un point où elle n'entendait plus grand-chose. Il est vrai qu'il est dur de sortir d'un état de semi sommeil. Cependant, il fallait revenir à la réalité et appliquer son plan dans la journée ou dans la semaine. Elle avait le temps se disait-elle souvent, mais des opportunités comme celle-ci, elle en avait rarement. Reprenant sa position initiale, elle regarda les deux adolescents qui n'avaient pas bougé. Comme d'habitude, Nance devait encore parler trop, car il avait commencé une nouvelle phrase.

« - Si nous sommes dans un établissement de mutants, il se pourrait que les professeurs ou autres le soient aussi, et donc comme nous ne connaissons pas leurs dons, il serait judicieux de tenter de les découvrir, comme ça, on aura un aperçu de leur pouvoir et donc de leurs faiblesses. Car en faisant une bêtise, si l’un d’eux peut voir à travers les murs, ce serait très embêtant. »

Il était encore reparti dans ses idées de découvrir le pouvoir des autres. Cela devenait lassant. Pourtant, son excuse donnait à Aoi une superbe excuse pour fouiller dans les dossiers des élèves. N'ayant pas fait attention à la stupidité qu'il avait prononcé, Aoi repris la parole d'un air nonchalant.

« Bah dans ces cas-là, on va faire des repérages pour les futurs examens et on fouillera en même temps dans les dossiers des élève si ça te fait plaisir. Et toi tu as quelque chose que tu aimerais faire dans le bureau du dirlo ( s’adressant à la batterie )?
Étant donné que c'est le début de l'année, le bureau doit être moins surveillé, car le personnel doit avoir du travail. On pourrait donc tout faire d'un coup si nous avons de la chance»

Elle avait parlé comme-ci l'idée ne lui plaisait plus vraiment. La façon dont elle avait évoqué le désir inconnu de la batterie, son excuse de repérage et l'idée absurde, mais utile de Nance devait faire paraître à ses interlocuteur que plus la conversation traînait et moins elle avait envie de faire une bêtise. Il fallait donc rester dans cet état d'esprit et en finir une fois pour toute avec les incertitudes des deux garçons. Reprenant le même ton, elle continua.

« Je ne sais pas ce que vous voulez faire, mais si on doit faire quelque chose il serait judicieux de le faire maintenant et non dans la soirée. Il ne faut pas oublier que pendant la journée, les personnes qui ont un travaille sont plus occupé que dans la soirée. »

L’astuce était magnifique et tout dépendait des réponses des deux autres. Tout pouvait commencer dans quelque minute ou simplement tombé à l’eau. C’était à eux de décider.

La situation devenait de plus en plus intéressante et les tensions montaient aussi. Aoi semblait vouloir avoir une bêtise parfaite à faire vu qu’elle cherchait tous les risques et problèmes qui pourraient gêner les trois élèves. Quand à l'Électricien, il n’avait pas encore donné son point de vue sur la situation, sachant que pour Aoi, ça n’allait pas tarder. Mais il était un peu distant avec Nance. S’étant allongé surement pour se faire du bien, il se redressa en poussant un soupir et voulu rétorquer mais Aoi donna son objectif du bureau :

« - Bah dans ces cas-là, on va faire des repérages pour les futurs examens et on fouillera en même temps dans les dossiers des élève si ça te fait plaisir. Et toi tu as quelque chose que tu aimerais faire dans le bureau du dirlo ?
Étant donné que c'est le début de l'année, le bureau doit être moins surveillé, car le personnel doit avoir du travail. On pourrait donc tout faire d'un coup si nous avons de la chance»

Marquant une courte pause, elle reprit de plus belle avec la même voix :

« Je ne sais pas ce que vous voulez faire, mais si on doit faire quelque chose il serait judicieux de le faire maintenant et non dans la soirée. Il ne faut pas oublier que pendant la journée, les personnes qui ont un travail sont plus occupées que dans la soirée. »

Apparemment, elle s’adressait à l’autre avec sa chemise débraillée, vu qu’ils savaient déjà l’objectif de Nance, mais pas encore le sien. Mais la dernière phrase, ou en tout cas après la petite pause inopinée d’Aoi, L’Electricien semblait surpris. La phrase l’avait plus touché que d’habitude, quoique, il ne connaissait pas trop ces deux là encore. Il avait encore la tête dans les nuages, cherchant surement quelque chose à répondre. Nance espérait qu’il ne se dégonflerait pas, car s’il contrôle bien l’électricité comme le suppose Nance, cela pourrait être très bien, pour griller tout ce qui est caméra ou serrure électronique. Ouvrant la bouche pour appuyer la thèse d’Aoi, Chemise-noire le coupa en disant :

« - Un prof qui voit à travers les murs ? Possible je n'en sais rien, mais je trouverais ça vraiment étrange que le prof en question regarde dans le bureau du dirlo. Il n'y a aucune raison pour qu'il le fasse, encore en période d'exams je pourrais comprendre, mais là il n'y a pas une seule raison pour qu'il le fasse. Et puis il suffirait de se vêtir suffisamment pour que l’on ne puisse pas nous reconnaître... Non je pensais plutôt à un élève ou un professeur qui puisse aller chercher directement les réponses dans notre esprit si le dirlo découvre que l'on à fouillé son bureau...

Il fit une pause pour reprendre son souffle après avoir dit cette longue tirade épuisante.

- Je ne pense pas non plus que le faire maintenant soit une bonne idée. Comme le dis Ariel, la journée c'est le moment où les gens travaillent et sont occupés. Hors vu que on l'a tous au cours de philo nous savons que autrement il travaille forcément dans son bureau. Donc à part si on attend le couvre feu et que l'on vérifie que le dirlo sois bien dans sa chambre, il faudrait trouver une raison de quitter son cours pour se rendre dans son bureau. C'est le moment où nous risquons le moins de l'y croiser. Mon voisin de chambre n'est pas souvent présent pour ma part si on le fait ce soir. Mais je ne sais pas pour vous si vous pourrez vous éclipser sans réveiller personne. Et ça nous permettra de prévoir de quoi ouvrir la porte du bureau. Car je suppose qu'elle est fermé à clef quand il n’est pas dedans, il faudra donc la crocheter ou trouver la clef »

Et bah après tout ce que il avait dit, Nance avait du boulot pour tout reprendre. Même si la plupart de ce qu’il avait suggéré était vrai, Nance trouvait bizarre que personne ne serait autour du Bureau du Dirlo. Quoique, il se pourrait que même le peu de surveillants soient des professeurs se qui serait assez avantageux.
Et Nance tilta, avec un certain temps, mais quand même, pourquoi l’autre avait appelé Aoi, Ariel ? Déjà ces deux prénoms se ressemblaient, mais si ce n’était pas le bon, pourquoi Aoi n’a pas remarqué que ce n’était pas le sien. C’était son surnom ? A cause de quoi ? De son pouvoir peut-être ? Nance espérait la voir à l’œuvre très rapidement pour s’en faire un aperçu de la diversité des pouvoirs. Un mal de tête commençait à émerger et préférant zapper le problème du surnom pour éviter que la migraine empire. Il commençait à avoir de petites crampes et décida de changer de place sur lui-même avant d’ouvrir finalement la bouche :

« - Les repérages, c’est une excellente idée, car vu comment on est parti, vous allez pas me dire que ce sera la seule excursion dans le bureau. Sinon, ça ne sert à rien de commencer maintenant. »

Nance poursuivit, de peur de perdre son élan en se demandant pourquoi il avait arrêté de parler.

« - Ok, donc j’avoue être de ton coté pour la date dit Nance en montrant Electrochoc.
Non seulement le Directeur est un professeur de philosophie, mais en plus, si le coup se passe pendant son cours, il ne pourra pas intervenir. Mais bon, tu as proposé de partir pendant le cours ? Même si tu parviens à partir, comment comptes-tu faire pour qu’on puisse partir TOUS les trois et non seulement Aoi ou Toi ou vous deux ?
De plus, ce serait problématique s’il s’aperçoit que quelqu’un a pénétré dans son bureau et que comme par hasard, nous trois étions absent durant le cours de Philo.
Enfin, même si ce n’est que mon avis, ce serait bien d’éviter de se poser toutes ces questions. Plus on mettra du temps à les poser, à se demander tout ça, plus on aura conscience des risques et hésitera à le faire. Mon avis, ce serait que on se rejoigne, comme tu l’as dis, ce soir dans l’une des chambres, pour peaufiner les détails. Même si c’est mieux de ne pas parler des autres problèmes, il faut juste savoir comment y entrer. »

Nance s’arrêta là, content de tout ce qu’il voulait dire était dit, et écouta leurs réponses. Il espérait surtout qu’Aoi ne rechigne pas à faire le coup, prouvant par A + B que l’Electricien a raison et donc de tout faire planter la. En pensant à lui, il lui demanda sans savoir s’il parlait ou pas :

« - Au fait, je pourrais avoir ton prénom ? A moins que tu préfères que je t’appelle " Toi " ou " Chemise Noire " ce qui ne te plairait surement pas. »

Tout se déroulait comme elle l'avait prévu. Le ton qu'elle avait utilisée dans l'une de ses dernières répliques les mettaient bien en garde contre un abandon imminent de la jeune fille, ce qui normalement suscitera un intérêt direct envers ses camarades et ainsi pouvoir être sûr qu'ils sont bien motivés. La deuxième était par contre dédiée à Nance. Ce personnage qu'elle trouvait de plus en plus simplet depuis qu'elle l'avait rencontré aurait put leur rétorquer une réponse de ce genre et donc, elle avait anticipé les choses. Les pions commençaient à bouger et la partie semblait de plus en plus gagnée. Le seul problème restait la batterie. Il ne dévoilait pas grand-chose depuis le début de la mise en marche du projet et plus celui-ci prenait forme, plus il avait l'air de montrer des réserves. Ce défier de ses coéquipiers, surtout pour un plan aussi tangible n'était pas autorisé et fallait qu'elle le mette en confiance. Pourtant, elle ne savait pas comment faire. Elle ne voulait pas commencer à jouer la facette de la fille intéressée par son physique, car elle ne voulait pas qu'il se fasse trop d'idées pour la suite. De plus, il serait une bonne pièce maîtresse s'il fallait réitérer le plan. Donc il ne fallait pas qu'elle s'aventure sur ce terrain. Un problème venait de se former et il était de taille. Comment attaquer une personne facilement s'il ne lui donnait aucune possibilité. Restant assise sur le sol, elle regardait les deux personnages aux personnalités complètement différentes et pourtant à égalité sur un point : ils fonçaient tête baissée dans le piège d'Aoi. S’arrêtant un moment sur le visage de la batterie, elle fut sortie de ses pensées par les paroles de celui-ci.

-Un prof qui voit à travers les murs ? Possible je n'en sais rien, mais je trouverais ça vraiment étrange que le prof en question regarde dans le bureau du dirlo. Il n'y a aucune raison pour qu'il le fasse, encore en période d'exams je pourrais comprendre, mais là il n'y a pas une seule raison pour qu'il le fasse. Et puis il suffirait de se vêtir suffisamment pour que l’on ne puisse pas nous reconnaître...Non je pensais plutôt à un élève ou un professeur qui puisse aller chercher directement les réponses dans notre esprit si le dirlo découvre que l'on à fouillé son bureau...-

Il avait donc mordu à l’hameçon. La seule raison du fait qu’Aoi n’avait pas relevé la stupidité de Nance était qu’elle voulait savoir si le garçon à la chemise noir allait le faire. Certes, elle n’y avait pas spécialement prêté allusion, mais en faisant cela, la jeune fille comprit qu’il fallait qu’elle fasse attention à ce qu’elle disait. Tout était réfléchi, calculé à l’avance. Cependant, cela n’avait pas l’air de suffir à en juger par la tête surprise de son premier interlocuteur l’orsqu’elle avait précédemment sortie sa dernière réplique.

-Je ne pense pas non plus que le faire maintenant soit une bonne idée. Comme le dis Ariel-

Ne comprenant pas directement, elle le regarda suspicieusement. Quand elle comprit qu'il parlait d'elle, elle lui fit un petit sourire discret. Ariel était donc le nom de code de la jeune fille pour la batterie. Ceci ne put qu'affirmer qu'il n'était réellement pas stupide et qu'il fallait qu'elle fasse très attention à ce qu'elle allait dire. Le regardant comme-ci le président n'avait pas encore fini l'un de ses innombrables et ennuyeux monologues lors d'un discours, elle fut récompensée par la reprise de parole de celui-ci.

-La journée c'est le moment où les gens travaillent et sont occupé. Hors vue que on l'a tous au cours de philo nous savons que autrement il travaille forcément dans son bureau. Donc à part si on attend le couvre feu et que l'on vérifie que le dirlo sois bien dans sa chambre, il faudrait trouver une raison de quitter son cours pour se rendre dans son bureau. C'est le moment où nous risquons le moins de l'y croiser. Mon voisin de chambre n'est pas souvent présent pour ma part si on le fait ce soir. Mais je ne sais pas pour vous si vous pourrez vous éclipser sans réveiller personne. Et ça nous permettra de prévoir de quoi ouvrir la porte du bureau. Car je suppose qu'elle est fermé à clef quand il n’est pas dedans, il faudra donc la crocheter ou trouver la clef-

Il avait du cran celui-là. C'était même à se demander s'il n'avait pas déjà pensé à s'introduire dans le bureau du directeur, car sinon, comment pouvait-on expliquer qu'il sache que le directeur et le professeur de philosophie sont la même personne ? Elle ne le savait pas et comme elle n'avait pas reçus de papier comportant le nom des professeurs, elle ne pouvait pas les inventer. Décidément, il était bien informé ce garçon. Il avait tout prévu, même une variable de l'infiltration du bureau : passer la porte. Plus il continuait à parler et plus elle commençait à se méfier de lui.

« - Les repérages, c’est une excellente idée, car vu comment on est parti, vous allez pas me dire que ce sera la seule excursion dans le bureau. Sinon, ça ne sert à rien de commencer maintenant. »

Aoi commençait décidément à apprécier le petit Nance. A chaque fois qu'il disait quelque chose, il lui offrait une porte de sortie. Pourtant, la question qu'il avait posée n'était pas des plus intelligentes qu'elle avait entendues. Certes, il montrait qu'il était prêt pour l'aventure, contrairement à la batterie qui cherchait désespérément des excuses pour ne pas y aller, mais sa phrase n'avait toujours aucun sens. Comme elle l'avait dit : ils partiraient en repérage et donc qui dit repérage dit généralement que l'on va y retourner. Ne voulant pas le couper dans son élan et qui plus-est, le rabaisser, elle le laissa parler.

« - Ok, donc j’avoue être de ton coté pour la date.
Non seulement le Directeur est un professeur de philosophie, mais en plus, si le coup se passe pendant son cours, il ne pourra pas intervenir. Mais bon, tu as proposé de partir pendant le cours ? Même si tu parviens à partir, comment comptes-tu faire pour qu’on puisse partir TOUS les trois et non seulement Aoi ou Toi ou vous deux ?
De plus, ce serait problématique s’il s’aperçoit que quelqu’un a pénétré dans son bureau et que comme par hasard, nous trois étions absent durant le cours de Philo.
Enfin, même si ce n’est que mon avis, ce serait bien d’éviter de se poser toutes ces questions. Plus on mettra du temps à les poser, à se demander tout ça, plus on aura conscience des risques et hésitera à le faire. Mon avis, ce serait que on se rejoigne, comme tu l’as dis, ce soir dans l’une des chambres, pour peaufiner les détails. Même si c’est mieux de ne pas parler des autres problèmes, il faut juste savoir comment y entrer. »

Il n’avait donc pas tiqué sur le fait surprenant que la batterie était au courant que le directeur et l’instituteur de philosophie étaient la même personne. De plus, il avait posé le doigt sur un point chatouilleux de la variante d’un garçon à la chemise noir. En effet, il est bien beau de vouloir s’éclipser du cours, mais à trois, les choses serait plus difficile. Il faudrait donc en parler plus tard, car plus la discussion continuait et devenait sérieuse, plus on risquait des les entendre et donc de les soupçonner de monter un coup ( et ils n'auraient pas tort ). Vint le problème de la fin de la phrase. Ce petit écervelé avait divulgué le prénom de la jeune fille ce qui la mettait dorénavant en danger si un crétin lisait dans les pensées pour connaître la vérité, dans le cas où ils se feraient prendre. Elle n’était plus à égalité avec son premier interlocuteur et bien que cela n’était pas dramatique, car elle menait toujours le jeu, il ne fallait pas partir avec un handicap. Il fallait trouver une astuce pour instaurer une égalité pure et dure et donc avoir quelque chose à perdre s’ils se feraient avoir. Regardant la batterie avec un air songeur, elle allait lui parler quand elle se fit couper par Nance.

« - Au fait, je pourrais avoir ton prénom ? A moins que tu préfères que je t’appelle " Toi " ou " Chemise Noire " ce qui ne te plairait surement pas. »

Le bouton STOP n’existait donc pas chez les minimoys ? Pourtant, sur un lecteur de dvd, Arthur s’arrête quand on en a marre de l’entendre déblatérer ses sornettes. Le pire était qu’il avait posé la question sans apparemment réfléchir. Il est vrai qu’elle le trouvait stupide, mais pas au point de sortir des questions comme celles-ci. Se levant, elle regarda de nouveau la batterie, mais cette fois-ci plus fixement. Comme-ci cela ne lui laissait présager rien de bon. Prenant une petite inspiration elle fit sonner une voix douce et chaleureuse.

« Je suis d’accord avec Nance sur le fait qu’il faut que l’on se retrouve plus tard. Il y a des choses que l’on peut parler librement et d’autre non. »

Marquant une courte pause pour que la batterie comprenne où elle voulait en venir.

« Maintenant, j’aimerais connaître ton prénom. Comme cela nous auront tous à perdre si l’un de nous se fait avoir. »

Elle voulut rajouté qu'il ne servait à rien de mentir sur celui-ci, car des personnes qui contrôlent l'électricité, il ne devait pas y en avoir 50 dans tout l'institut, mais elle ne le fit pas. Elle pensa que s'il était bien comme elle l'avait pensé, il comprendrait qu'il n'avait pas d'alternative.